La métaphore de mon écriture

Ma métaphore de l’écriture a souvent été celle de la mine, d’un mineur qui descend dans les entrailles sans savoir ce qu’il va remonter comme un auteur qui descend en lui sans être sûr de ce qu’il va trouver comme matière à écrire. J’ai aussi eu la métaphore du sillon, du paysan qui passe et repasse toujours sa charrue dans le même sillon en creuse le sol pour l’ensemencer après, l’écrivain y serai le paysan je suppose et la page ou l’écran seraient la terre aride à rendre meuble avec la plume comme charrue. Mais alors que serait le fruit de la plante qui dans la métaphore est le projet autan que l’espoir du paysan ? Est-ce le livre, un texte, est-ce la beauté d’une tournure et la vanité du style aussi éphémère que les pétales d’une fleur ou bien est-ce le sens qui fini par sortir de terre gorgée d’attention et de patience ?

Comme on se vide les entrailles par des gerbes souvent douloureuses exultées par les orifices du corps, j’ai aussi dit mon écriture comme le fruit de mes entrailles, une gestation organique qui ne serait pas née de la terre comme les gemmes ou les légumes mais une excroissance de vie en soi qui s’arrache et s’émancipe à mesure qu’elle est rédigée sur le papier.

On oubli tant de fois que les métaphores parlent, on les prend pour acquises dans l’idée qu’elles seraient uniformément réparties dans les consciences humaines, mais il y a autant de métaphores que de nuances à considérer et celles que nous nous approprions parlent. Bien sûr elles disent l’objet de la dite métaphore mais elles parlent aussi de nous, de moi et je me demande alors ce que peuvent dire mes métaphores de mon écriture et de leur auteur.

These incredible salt mines are like another world