À ces idées que je ne trouve pas le temps de développer

Publié le par Monsieur Ray

Quand tu as décidé de te consacrer à l’écriture avec la rigueur et l’abnégation d’un job comme les autres tu t’astreins à des horaires et à des contraintes. Logique. Tu essais de contingenter tes écritures à des segments identifiés, déterminés et orientés par thèmes, projets ou phases d’avancement. Généralement après une période plutôt houleuse où j’ai du mal à canaliser mon esprit de papillon qui digresse trop facilement je parviens trouver ma place dans ce rythme et je alors dans une phase d’écriture et de création confortable et assez facile.

Dans ces phases-là, je lutte pour rester focus mais les idées fusent, passent dans mon crâne et imposent leurs goûts de tentations, d’autres sujets, d’autres thèmes, d’autres envies, mais je reste calme et avec une lucidité naïve je note ces bribes dans un fichier annexe avec la satisfaction de me dire que ça fera un très bon sujet d’article pour le blog, ce soir, cette nuit ou demain. Je note, j’y pense puis j’avance ; parfois même de façon très littérale, je suis en voiture et ces bribes me reviennent, j’avance, je veux dire je roule et j’y pense, dans ma tête j’ébauche l’article pour le soir et j’éprouve une satisfaction lucide noyée de naïveté encore parce que le soir, lorsque vient le moment de rédiger le fameux article quotidien les belles idées que j’ai eues avant me paraissent trop complexes à aborder pour ce soir. J’ai eu le temps de les faire ronfler au polish de mon esprit et sans m’en rendre compte ce ne sont plus des bribes ou des fœtus, presque des ovules à engrosser de quelques phrases ; elles sont devenues des amas cellulaires lourd et épais avec des tentacules et des branchies et sûrement de la moelle épinière et peut-être même une conscience et je réalise qu’elles ne sont plus la bonne idée à survoler le soir mais un vrai morceau à penser, peser et découper au mot.

Du coup je suis obligé de trouver une nouvelle idée pour l’article du soir, et la longue liste des pistes et ébauches à développer quand j’aurai du temps de cerveau disponible s’allonge inexorablement parce qu’il est inexorablement plus long de développer une idée que de la croiser dans sa conscience et de la consigner dans un coin de Doc.

mon inspiration comme un lièvre mort, hommage

mon inspiration comme un lièvre mort, hommage

Publié dans écrire, écriture, créer, ébauche

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