Quelque chose comme dix jours

Publié le par Rémy

Combien de mots ai-je effacé avant ceux-là ?

Deux ; mais deux que multiplie beaucoup. Des amorces, des idées, des débuts de phrases.

Autant je ne sais pas terminer les choses qu’elles soient de la vie ou de l’écriture.

Autant j’ai aussi du mal à les débuter, à la lancer, à les commencer – non, à les faire commencer parce que l’idée c’est ça le commencement et les idées ne manquent jamais de foisonner en vigueur donnant naissance à mille débuts et autant de lancement.

Mais l’idée lorsqu’elle innerve ma pensée ne se présente jamais par le début, ni par le cul non plus ; les idées me viennent par leur gras, par le ventre, sur ou sous le nombril, elles me viennent par le milieu là où c’est le plus cool de jouer avec.

Dérouler leurs boyaux c’est aussi facile de de fourrer de la saucisse ou de la panse de mouton, mais comme dans cette métaphore bouchère le plus difficile c’est le début, la mise à mort ou dans mon cas la mise au jour – mise à nue de l’idée – son accouchement – la tête dans un vagin métaphorique je croise Socrate et extirpe ma prose d’un placenta dégueulasse

Le début et la fin sont les parcelles les plus arides de mon écriture, mais si je réécris parfois mille débuts, je ne réécris jamais les fins.

Peinture de robots dans la guerre mondiale par Ashley Wood

Peinture de robots dans la guerre mondiale par Ashley Wood

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article