Poésie de la scorie

Publié le par Rémy

Les objets naissent, les objets meurent, la culture est un château, une tour, un building ou une ville, elle s’extirpe du vol comme des entrailles de la mère puis elle perce une à une les hymens de la nature virginale et sauvage jusqu’au paroxysme de de son apogée. Brique après pierre, verre après brique, puis l’acier, le carbone, la peau de synthèse, puis tous les matériaux siglés du futur sans nom ni prix qui naissent dans les pages pliées noircies dans les crânes savants.

 

Les placentas polluants éjectés des matrices maternelles ruissellent de ruisseaux en rivières et charrient dans l’ombre ventre où gronde la terre et grouille la vermine toute la vacuité des choses. Ces objets criant de réalisme, respirant la vérité que les sages-femmes portent au pinacle des vitrines ondoyantes trouvent toujours leur place dans les entrailles des peuples ; une place pour chaque chose, l’appât sur l’hameçon dans le cœur battant des peuplades qui foulent les enrobés bitumineux qui dérobent à leurs pas la poussière de la terre.

 

J’octroie alors aux déserteurs, les archéologues des limbes et des bribes sédimentaires, le devoir de la réécriture. Dans les scories réprouvées des chaînes de montage qu’ils ramassent la merde qu’ils appellent rebus et qu’ils reconstruisent le monde. Un monde d’un bond de la frontière, par-dessus la bande plate où passe la fin ; l’outre espace culturel, souterrain comme un pléonasme, où de bric et de broc le cœur créatif de l’homme se met en branle et d’un mouvement saccadé comme une arythmie cardiaque engrène les rouages couleur de rouille.

 

Poésie de la scorie

Publié dans Prose, poésie

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