Dans le sprint final

Publié le par Rémy

Je suis l’orage qui roule sous les mots, l’eau rage qui jaillie d’entre les pierres ; geyser virtuose comme un jet d’encre de sèche expulsé depuis les entrailles. Avec ma lame orange je découpe un agrume, le poète dépèce d’épaisses tranches d’espoir acide ; il zeste les forêts, rôde à l’orée et lorsque l’horizon s’arrose de rosée et que l’aube dorée claironne le glas de la nuit lasse le poète s’endort parmi les épluchures acidulées. Je suis le sol des clairières, sous l’humus je suis l’homme, sous l’écorce la terre des racines enfoncées, je suis le ventre grouillant de vers sans solitude, j’énonce des sonnets qui terraforme les zones en franges des frontières ; sur les cartes je dessine à main levée des lignes floues où les démarcations se perdent comme autant d’épaves dans le triangle des Bermudes. Et je t’ordonne de respirer, comme le nageur respire à plusieurs reprises, à petites goulées qui sont très vite consommées dans l’assonance de ta traversée. Tu consumes déjà plus de vie que de kérosène et je ne m’étonne pas que ta mort soit si policée pour nous autres êtres civilisés qui nous octroyons le droit d’écologie sur les chemins de l’enfer. Moi en poète pas en passeur, plutôt charogne que Charon je dépose des proses plutôt que des pièces sur les yeux grands fermés des êtres plus vivants que morts.

Enfin je crois.

Et peut-être l’inverse.

De Charon le passeur des morts à Sharon Tate actrice tragiquement décédée il n'y qu'un pas de symbolique que je franchis volontiers

De Charon le passeur des morts à Sharon Tate actrice tragiquement décédée il n'y qu'un pas de symbolique que je franchis volontiers

Publié dans poésie, Prose

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