La lutte des mots et des images par les mots - illustrations invisibles -

Publié le par Rémy

Sa silhouette dessinée en noir flou derrière le tissu de dentelle qui s’étire doucement dans le contre-jour de mes amours – juste la peau d’un bras, la chair d’une cuisse galbée d’un bas et l’angle délicat du coude appuyé sur la jambe juste au-dessus du genou, pour un peu on en oublierai de voir son sein, téton saillant dans son profil de femme à la poitrine menue comme ancrée dans le souvenir bienheureux de son adolescence – droite comme un i dressé dans la salle de bain elle me regardait d’un sourire muet pendant qu’elle se lavait les dents et que sa brosse à dent jaune et blanche tenait seule dans sa bouche comme un cigare en plastique aux parfums de fraîcheur mentholée – parisienne jusque dans les fleurs de sa peau, mais provinciale dans ses racines terreuses elle avait besoin de soleil, elle s’asseyait en sous-vêtements derrière les grilles de son balcon, d’un œil elle lorgnait le ciel, de l’autre le parc au bout de la rue et son corps exposé se gorgeait jusqu’à dénouer le nœud dans sa gorge – la peau blanche de son décolleté, de la gorge, de son visage, de ses bras, de ses mains tranchait avec le rouge de ses lèvres pulpeuse et le bandeau en tissu éponge qui collait à ses seins comme mon amour à sa bouche ; les vagues nous mouillaient les pieds, le sable roulait sous nos pas – son regard profond, un peu triste, un peu grave, encadré par ses boucles noires qui tombaient en cascade savante de part et d’autre de son visage captivait mon attention. Sa bouche rouge, ses lèvres closes très légèrement pincées lui donnaient une allure de statuaire ; j’ignorais presque qu’elle était nue et que ses seins me dévisageaient sans pudeur –

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