Prose pour un lézard
Démarrer par la noce
La note juste sonne et trébuche
Ici c’est la poubelle dans le métro, le pire, l’empire en minuscule, tout mon royaume dans une poubelle anonyme dans les couloirs d’un métro souterrain
Sous la surface étendre sa toile, creuse son trou, de galerie en art de rue dresser un plan comme on fera un constat à l’amiable
Faudrait-il pour cela que je le sois amiable avec cet autrui, cet autre moi qui me percute
Scindé en deux, l’esprit ne s’arrête pas à cela, je frappe ma peau sur ma peau tendue
Je tambourine pour que ça résonne dans les artères et puis les veines, les corps spongieux et les cavités creuses ces grottes osseuses où des cascades de sangs retombent en gerbes, geysers inversés dans le profond de mes tourbières
Dans le marais dont je suis le roi je me prélasse, je fais celui qui se prépare à la lassitude de son avenir comme si je me savais condamné à une éternité
Il n’y a pas d’abîme démoniaque du temps présent, seulement l’espoir en vibration
Mais dans le vortex qui referme le temps sur lui-même, le flux convergeant qui ressert la boucle temporelle comme la corde à nœuds autour du cou du pendu se crée l’enfer
Pas de trépa et pas de chute pour les pendus, juste des corps en suspens entre deux eaux saumâtres et noires
Dans mon silence je prie le lézard énorme et vert tout comme lui je disparais dans un taillis