Dieu, eux et moi

Publié le par Rémy

Aujourd’hui dans le cadre de mon futur mariage je suis amené à fréquenter l’église ; si j’ai toujours considéré l’institution du mariage avec une véritable défiance intellectuelle je savais aussi que c’était un marqueur fort auquel je voudrais un jour connaître et dans ma vision le mariage passait par a case religieuse. Non pas que je sois croyant, encore moins pratiquant, mais parce que tant qu’à faire l’expérience d’une telle institution je voulais la faire en plénitude de ses possibles. Bref, tout cela pour dire que fréquenter l’église n’est pas une contrainte ni une épreuve, c’est avec une vraie bienveillance que je rencontre cette expérience. Et ce n’est ni dans la pierre ni dans l’architecte que je vais planter ma plume d’ailleurs, en tout cas pas ici ni maintenant. Mais cette démarche m’amène à fréquenter, plus que dieu ou ses pierres, d’autres personnes pratiquantes et croyantes. Bien entendu je savais que ces personnes existaient, aussi dénigrée soit la religion et la religiosité que l’on accorde d’ailleurs trop souvent à une radicalité de l’islam sans y intégrer les croyances des autres horizons, la figure du croyant est un archétype de notre société, je ne pouvais pas l’ignorer, mais pourtant j’étais loin d’en percevoir une forme de réalité.

Nous vivons dans une société qui actuellement mène le culte de la laïcitée tout en étant percluse de symboles et référents chrétiens ; mais plus encore nous vivons dans une population qui connaît une foi floue, un rapport au religieux qui est de l’autre du plausible, de l’intime et de l’impensé et je crois que c’était devenu pour moi la figure de référence.

De rencontrer des croyants, des croyants chrétiens, des croyants chrétiens issus de la même tranche socio-culturelle que moi me trouble assez. Sans faire preuve de racisme, il m’était arrivé de rencontrer des croyants musulmans, de véritables croyants, ceux que je qualifie de croyants au premier degré des textes mais du fait qu’ils appartenaient à une autre culture que la mienne je concevais et percevais leur croyance avec une forme de logique naturelle ; ils étaient d’une culture différente, il était logique et naturel pour moi de les respecter dans leurs différences parce que nous avions des origines différentes. Mais en rencontrant des croyants de issus de la même sphère culturelle que moi j’ai eu comme un choc, des croyants du premier degré, des fidèles aux textes. J’ai eu un choc parce que je crois que je ne suis pas capable de concevoir ce degré de croyance. Si j’entends et perçois toutes la valeur philosophique et métaphorique, des textes religieux, la force que je perçois en eux et d’ordres intellectuels. Être confronter à des personnes qui perçoivent et lisent les textes comme une source directe de sens m’échappe et me choc parce que je ne peux plus avoir la position d’un décalage culturel puisque nous semblons appartenir aux mêmes sources culturelles.

Je n’avais jamais réalisé la force de la croyance, une force évidente et certaines pour ceux qui la porte, mais aussi la force de la différence que cela instigue au cœur de la société. Dans un temps où la fausse information, la fake news, les théories délirantes de complots délirants sont dans la ligne de mire de la raison et de l’état, je réalise que dans un respect ou une indifférence qui pourrait être inquiétante la société héberge des personnes qui hébergent au nom de la croyance des théories fausses et infondées.

Et autan je respecte la libre pensée de chacun, la libre croyance de chacun, autan je m’interroge que cet donné ne soit pas plus glosé parce qu’à mon sens il y a dans l’acte de croire un je ne sais quoi qui érode la raison et dans un monde qui semble vouloir tout dicter par la raison nous ferions bien d’y penser un peu il me semble.

Dieu, eux et moi

Publié dans Réflexion, Je est un Blog

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