1573 ème jour : Une dernière image de femme

Elle revient des toilettes en petite culotte. Elle est décoiffée, son regard pétille. Elle est torse nu, la poitrine dressée dans la lumière de fin d’après-midi qui remplit la chambre. Elle sourit, elle semble sereine. Elle me connaît par cœur, elle sait tout de moi, même que je vais mourir, mais ça ne la dérange pas. Elle a encore une vie à vivre et moi, je meurs, mais cela ne la dérange pas. Elle se rapproche du lit et vient se mettre à califourchon sur moi. Je sens ses cuisses fermes. De plus près je peux voir que la sueur perle encore sur son front là où quelques cheveux se collent. Son rouge a lèvre n'est plus parfait. Je sens son parfum. Elle respire vite, un peu fort, je peux sentir l'odeur que son corps exhale après l'effort de l'amour. Sa poitrine gonflée se soulève et redescend à un rythme soutenu. Elle prend un des oreillers du lit, un de ces gros oreillers pleins de plumes et elle me l'applique sur le visage. Je sens qu'elle se redresse, ses genoux sur ma poitrine, ses mains sur l'oreiller sur mon visage. Et puis plus rien d'autre que le souvenir doré de son image dans ma rétine, son corps demi-nu dans la lumière rougie qui entrait par la fenêtre, un reflet or dans le roux de ses cheveux, le rouge plus dense au coin de ses lèvres, ses joues rosies et puis plus rien, le noir.