Jour # 1305 timide & introverti sont sur un bâteau

Publié le par #ceciestunblog

je découvre par hasard - parce que toutes les découvertes sont des hasards - la question qui questionne cela : l’introversion et la timidité sont-elles la même chose ? Question judicieuse pour son sens de l’allitération sociable et judicieuse pour les conséquences en prose de l’auto-raisonnement qu’elle induit. Moi, je suis un timide introverti. Enfin, un ancien introverti toujours timide mais plus introverti à moins que ce ne soit l’inverse … Peu importe j’étais les deux et je ne suis plus qu’un. Je crois aujourd’hui ne plus être introverti ou l’être moins de quand j'étais les deux en même temps. Voilà que la digression aborde la sous-question de l’intérêt porté sur la conversion des autres ; parfois on peut prendre pour de l’introversion ou de la timidité ce qui est juste du désintérêt pour la langue parlée des autres, cette langue qui te parle d’étagère, d’Ikea, de bricolage et de vaisselier sauf pour le bricolage, parce que j'aime le bricolage, sauf aussi que j'aime rencontrer des gens qui parlent de choses qui en temps normal ne m’intéressant pas si ces personnes sont passionnées ; ce n'est pas la nature du sujet qui rend la conversation intéressante, mais le degré de passion de celui qui mène cette conversion selon moi. Globalement on prête aux timides et aux introvertis - et sûrement aussi aux psychopathes et aux sociopathes - cette façon d'anticiper les discussions, anticiper ce que l’on va se dire, comment l’on va se le dire, anticiper les mots, ils sont cette névrose de penser la chose pensée et la chose dite, d'alimenter la chose dite par la chose pensée, privilégier le plaisir de l’analyse et l’ambition du contrôle au plaisir de la spontanéité ; voilà qui me ressemble. Je me rappelle qu'avant, du temps où j'ai timide & introverti, je passais de longs moments le soir avant de m'endormir à ressasser les discussions de la journée pour les rejouer, les déconstruire, pour les refaire comme un filage au théâtre, voir où j'aurai dû intervenir et comment il aurait fallu parler pour que la discussion tourne différemment. Aujourd'hui, je ne le fais plus, en tout cas presque plus, presque jamais - par contre j’aime repenser aux discussions qui ont eu lieu et qui sonnaient bien comme on se souvient d'une chanson que l'on aime -, à croire qu’aujourd’hui les discussions se passent comme je le veux, comme j'aurais pu envisager qu’elles se passent parce que je ne pense plus à comment elles auraient dû ou comment elles devraient, se passer. Je suppose que c’est cela de changer, d’évoluer et de sortir de son introversion. Aujourd’hui, je suis un timide extraverti. Et timide, je le suis surtout par flemme, par paresse d’engager le premier pas social, mais dans le fond, je suis un bavard narcissique presque plus jamais bègue à l’oral mais toujours dyslexique à l’écrit avide d’un public pour l’écouter, l’entendre, le lire, lui répondre

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