Jour # 1306 un jour j'étais à Istanbul

Publié le par #ceciestunblog

Je suis un voyageur et le voyageur traverse des villes, parfois même des pays entiers. Le voyageur passe du temps dans ces villes ; quelques heures, quelques jours, parfois plus longtemps dans tous les cas on y accumule des heures de présence et c’est autour de ces heures passées à être présent au cœur de ces villes que l’on construit nos prétentions à pouvoir dire « oui j’ai fait cette ville » comme s’il nous fallait prétendre construire les villes pour nous les approprier. Pourtant dans la vérité de nos voyages la vérité de notre présence ne se fonde que sur la vérité de nos souvenirs ; et ces souvenirs ne sont pas des expériences globales, embrassant l’immensité de telle ville mais ils se résument à de tout petits détails ; un sandwich aux boulettes de viande et un yaourt fermenté sur les rives du bosphore à Istanbul, une soupe de légumes devant une course de lévrier à Dublin, l’atmosphère tiède et sereine des rues d’Osaka au milieu de la nuit, cent mètres courus dans le stade de Delphes, des draps neufs dans le transsibérien ; de ces détails qui ne relèvent pas de ma nature de voyageur, mais de ma nature d’individu, une vie d’homme au milieu du voyage. C’est une sensation curieuse, presque vertigineuse de réaliser que ses souvenirs de son voyage ne sont que de tout petits détails d’un tout petit quotidien ; le souffle épique du voyage résumé à la petitesse du quotidien. Pourtant, il y a toujours des voyageurs pour vous raconter leur monde par le côté épique et malheureusement redondant de cette idée que l’aventure du voyage n’est possible que dans ce cadre lyrique. Pourtant la vérité d’un voyage se loge dans le plus quotidien du quotidien.

Publié dans Je est un Blog

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