Jour # 1303 tu me rends triste

Je l’ai revu à la télévision. Elle était sur la plage, maigre comme une canne à sucre, le cheveu sale et la coiffure hirsute marquant encore plus le ceux de son visage. Il y a toujours eu une expression curieuse de tendresse érotique dessinée sur son visage, mais ce soir elle n’y est plus, tombée dans les fosses hébergées sur son visage comme si elle était tombée en dedans d’elle-même. Je suis incrédule, j’ai toujours cru que la télévision exacerbait l’érotisme lattant en toutes choses, les bimbos, les enfants, la sauce tomate, les serviettes hygiéniques ou le couscous en boîte. Mais elle est là, à l’intérieur de la boîte sans relief qu’elle habite sans grâce, sans corps, sans elle. Un bâton, une branche, elle, ce premier amour impossible à retrouver, fantôme hantant mes souvenirs et pourtant invisible, impossible à retrouver. Et, pourtant elle est là, dans la télévision et ce n’est même pas moi qui la filme. Elle ne me fait plus rien, je voudrais tant la trouver belle, mais je n’y arrive pas. Elle n’est même pas belle, elle insulte mes souvenirs, elle piétine mes fantasmes même si elle se trémousse dans son bikini éculé. Pauvre conne, je ne te le pardonnerai jamais de ne plus être l’adolescente de mes amours, tu n’aurais pas dû changer ; ta vie à toi ne me fait pas rêver, même dans ma télévision. Tu me rends triste, putain tu me rends triste