Les portes ouvertes de dieu

Publié le par Rémy

Je n’ai sûrement jamais su ce qu’était la foi. Jusqu’à présent j’amalgamais la notion de foi et la notion de dieu. Et avoir ou non la foi revenait à croire ou non en dieu. Et pourtant j’aurai dû être conscient que les deux notions étaient bien distinctes vu que ma raison a fini par rejoindre la notion de dieu, mais sans ma notion de foi. Sans avoir réellement combattu l’idée le concept de dieu, je l’ai beaucoup questionné, attaqué, interrogé. Comme je le dis, ce n’était pas tant pour le combattre mais plutôt pour essayer de le comprendre. Et puis un jour, mon esprit a rencontré le mur de ma raison ; j’étais en train d’essayer une chose non imaginable, comme faire surgir ex nihilo une idée de ma raison et j’ai pris conscience que le monde au sens de l’univers ne pouvait pas être seulement et uniquement régit par la raison. Un monde exclusivement rationnel, réduit à la simple puissance de la logique devenait un monde anxiogène et mortifère et j’ai réalisé que pour tenir sur les fondations de la raison notre concept du monde avait besoin d’un au-delà de la raison et dieu, dieu comme concept était là pour incarner cet au-delà de la raison. A une autre échelle je considère l’amour de la même manière, au sens où je pense que l’amour n’a pas d’autre raison d’être que de nous faire éprouver une expérience en dehors de la raison ou de la logique.

J’ai donc un rapport sincère et paradoxalement raisonné avec le concept de dieu. Mais jusqu’à présent je n’avais pas pensé la foi. En tout cas je ne l’avais pas pensé avec assez d’élément afin d’en percevoir une dimension un peu plus large que celle que j’en avais et qui était purement linguistique.

Il faut dire que je ne fréquentais pas de croyants, de vrais croyants, je ne pouvais donc pas mesurer l’effet de la foi. Ce que je n’avais pas réalisé c’est qu’en croyant en dieu, en ayant un rapport de foi avec dieu, les croyants cheminent par un tout autre chemin que le mien vers dieu, un chemin qui louvoie au milieu de données paradoxales. Parce qu’à partir du moment où une personne éprouve la foi en dieu, une croyance fidèle aux textes, cette personne accepte de s’en remettre à un au-delà de la raison. Mais dès lors que l’on entre en foi, nous ne devrions plus pouvoir nous en remettre à la raison ni pour justifier sa foi, ni pour dénigrer toutes autres propositions irrationnelles au premier rang desquelles l’existence d’autres dieux. La foi, n’importe quelle foi en dieu me semble être la porte ouverte à tous les dieux. Ce n’est pas qu’en soi cela me pose problème, au contraire, car si j’accepte dieu comme un concept, j’accepte aussi qu’il prenne toutes sortes d’incarnation, en revanche cela devrait ébranler la certitude de certains croyants qui réfutent avec parfois avec véhémence le bien fondé d’autres religions. C’est ce paradoxe là qui me chagrine un peu.

Les portes ouvertes de dieu

Publié dans Réflexion, Dieu, Je est un Blog

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