Ciel de traine
Des jours et des nuits comme des coucher de soleil qui s’étalent par la fenêtre ; c’est le paradis vu de loin, ou l’enfer solaire les pieds dans le plasma et la tête dans les étoiles. La fenêtre ouverte ne laisse pas que rentrer les images d’Epinal que l’on glisse derrière les immeubles comme les décors peints des diaporamas, le vent frappe la bouche ouverte et entre vif, caresse les jambes, hérisse les poils et fait claquer les volets du dehors quand au-dedans il renverse d’un geste les cartes sur la table. C’est comme un ressac de bord de plage sans le sable ni la mer, c’est comme l’homme au bord de son bureau qui s’efforce de vider le chaos en rangeant les choses à leurs places plutôt que de vider l’océan avec son sceau qu’il vide dans le sable ; souvenirs d’enfant et le ciel qui rosie, souvenir charnel du souffle sur la peau et la piscine et l’orage qui recouvrent ma mémoire où une muse échouée s’était endormie comme les ourses de la plage et la conscience des hommes verts envers et contre la planète qui roule comme une orange que l’on presse avant de jeter la peau fripée même pas dans le compost.