Prendre l’auteur et son œuvre et ne pouvoir glisser entre eux rien qu’une ultra mince feuille de papier à cigarette

Publié le par Monsieur Ray

Je suis resté longtemps à regarder ma page en pensant à de l’art.

A produire de l’art.

A vendre de l’art.

Pire, à faire communauté de cet art, de cette création parce qu’il est bien question de cela. Créer, transformer sa pulsion créatrice en art puis faire cause commune autour de cet art pour faire communauté pour finir par faire de soi son art.

Prendre l’auteur et son œuvre et ne pouvoir glisser entre eux rien qu’une ultra mince feuille de papier à cigarette, même pas roulée la feuille. Par osmose faire de l’auteur son œuvre et faire œuvre de son auteur.

Je suis resté de longs moments à retourner la question dans mon crâne, à regarde mon document vierge me demandant comme je pouvais déniaiser cette page et l’inséminer de mon art pour que cela face œuvre.

Twitter et ses punchlines, Instagram et ses images légendées, Facebook et ses cartons comme au temps du muet, mais le blog ? Mais l’ego ? Et que faire de tout ce que je déteste de la communication ?

Je porte ce paradoxe d’admirer la mécanique des nouveaux communicants à qui je sais accorder quelques louages parce que dans ce qui semble être le no man’s land des nouveaux espaces d’expressions que sont les réseaux sociaux ce sont eux qui façonnent, organisent, réglementent et rédigent les normes. Ils savent par-delà les marionnettes des influenceurs façonner cet espace d’expression à l’image de leurs ambitions, communiquer et vendre. Oui j’admire leur maîtrise, je l’admire au moins autant que je déteste et fustige leurs ambitions. Par extension j’exècre ces figures invisibles parce que dans les ruines d’un idéal je veux encore croire que c’était aux artistes de façonner le far-West de nouveaux espaces numériques. Mais l’artiste n’existe au temps des nom de domaines qu’à partir du moment où l’artiste sait se vendre, manier la communication et abuser des méthodes qui font l’ire de ma colère sourde et silencieuse.

J’échoue à faire de l’art parce que ma prose revient toujours au-devant et que je caresse le pamphlet plus que le poème et je repousse à demain la naissance d’une œuvre lui préférant le feu d’une forge et les odeurs de souffre d’une caverne volcanique. Demain peut-être alors que je ferais œuvre, j’agirai en usant des méthodes observées pour être celui qui fait œuvre de son art, de son statut, son patronyme et de ces clics. Ce soir je suis juste dans l’ombre et je rôde en plus de 400 mots.

Demain je gratterai le sol à la recherche des undergrounds, des avant-gardes, de cette vieille garde asthmatique des idéaux d’un homme de 40 ans qui regardera la jeunesse avec mépris, sans jalouser son âge mais en condamnant son usage vulgairement récréatif d’outil de création qui devraient être des armes de révolutions.

Je suis resté de longs moments à retourner la question dans mon crâne, à regarde mon document vierge me demandant comme je pouvais déniaiser cette page et l’inséminer de mon art pour que cela face œuvre. Et là j'ai choisi d'illustrer l'article avec Jean-Michel Basquiat

Je suis resté de longs moments à retourner la question dans mon crâne, à regarde mon document vierge me demandant comme je pouvais déniaiser cette page et l’inséminer de mon art pour que cela face œuvre. Et là j'ai choisi d'illustrer l'article avec Jean-Michel Basquiat

Publié dans créer

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N
ça doit être dans l'air des sagittaires, mon corps entier me demande de créer de faire de l'art moi aussi
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