Deuxième étoile

Publié le par Monsieur Ray

Le 15 juillet 2018 une comète fulgurante a traversé l’espace vert et herbeux du stade Loujniki et à quatre reprise a fait trembler les filets qui tendus dans les cages retiennent les ballons mais pas l’énergie communicative du sport enflammé. En effet c’est hier qu’une étoile est tombée du ciel et qu’elle a frappée la poitrine bleue des footballeurs français gravant dans les fils mêlés du maillot étendard la fameuse forme étoilée qui se porte à la poitrine comme une médaille militaire. Une deuxième étoile brodée c’est synonyme d’une seconde victoire en coupe du monde du football, les brésiliens en portent cinq, les français en portent deux mais qu’importe le nombre accumulé sur la poitrine des footballeurs, ce qui compte c’est le raz-de-marée qui emporte les hommes, les femmes, les joueurs et spectateurs lorsque l’étoile frappe la poitrine et que les filets tremblent.

Une deuxième étoile vingt ans après la première, 1998 2018, je ne vais pas faire mon mauvais bougre et bouder mon plaisir parce que c’est beau pour la France, c’est beau pour le football et c’est beau pour le peuple qui se noue dans la liesse qui coule le long des rues, des boulevards, des places et des avenues. Pourtant dans l’honnêteté de mes émotions je ne vibre pas comme la première fois. Les pragmatiques et les mauvaises langues vont me dire qu’avec l’âge, le temps et la vie je suis devenu blasé de l’exploit sportif mais je ne veux pas y croire.

Il est clair qu’un titre aussi prestigieux qu’une coupe du monde ça éclipse tout.

Sportivement cette coupe du monde ne m’a pas toujours emportée.

Médiatiquement cette coupe du monde je l’ai dévoré en heures continues jusqu’à des flirtes d’overdose.

Emotionnellement cette coupe du monde m’a renversé lorsque l’on pouvait lire l’émotion de joie ou de tristesse déborder des supporters et des joueurs en gros plans dans les écrans.

Ce que je garderais de cette finale c’est de l’avoir vécue et sacrée avec des amis.

Et puis aussi je vais garder les chants de supporters nominatifs à chaque joueur, signe que j’interprète comme la naissance embryonnaire d’une culture sportive, ou en tout cas d’une culture de supporter qui pour grandir en France dans la culture populaire.

Mais ce lundi, ce lendemain d’étoile et de broderie, je n’arrive pas à me défaire de la sale pensée que tout ce peuple dans la rue, tous ces médias dans la télé veulent se faire « leur 98 ». Difficile de le leur reprocher tant nous avons sacralisé et narrativisé cette victoire de 98. C’est logique de vouloir singer un bonheur extatique vécu et partagé. Mais 98 et 2018 sont tellement différents dans le foot, dans les rues, dans les têtes. La listes des différences est grandes, mais dire cela n’est pas un jugement de valeur, il n’est pas question pour moi de jauger la victoire de 2018 à la lumière de 98. Ce que je jauge, c’est le mimétisme, la manière de faire comme en 98, de faire comme avant, de le faire à l’ancienne en quelque sorte. Et je crois que cette impression étrange qui me donne l’impression qu’il manque quelque chose à cette victoire trouve son origine dans le petit manque de spontanéité de la mise en forme de la victoire.

Faire comme en 98, le bus, les champs Elysées, la ferveur qui surprend journalistes et footballeurs, etc. C’est bien, mais c’est différent, c’est un peu plus poseur, un peu plus calqué sur un modèle. La France est dans la rue pour célébrer la victoire et c’est beau, un jour peut-être les gens seront dans la rue pour célébrer le sport, le foot et les valeurs uniques à chacun des sports. Je languis du jour où le peuple aura compris qu’en 98 ce qui avait fait force c’est la spontanéité des phénomènes de célébration et qu’il est libre à chacun d’exprimer son amour du sport. Laissez tomber la communication, ne vous laissez pas berner par les codes et apprenez à vivre vos émotions dans la brutalité pulsionnelle de vos ressentis.

Je sais que ce texte est d’une confusion indigne mais je crois que ma pensée est encore courbaturée d’hier. Je vais devoir prendre le temps de digérer cette réflexion pour trouver les bons mots pour verbaliser ma pensée au plus proche de mon esprit.

En attendant il y a une chose qui est belle dans cette victoire ce sont les photos de la célébration, photos des joueurs avec leur coupe du monde, la pluie battante, les confettis qui collent et la belle émotion qui traverse cet instant.

En images fixes c'est la beauté magnifiée de ce que l'on se souviendra
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Publié dans Sport, Réflexion

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