Chronique de la nuit au matin [re01]

Chronique de la nuit au matin, j’ai encore une fois trop dormi, beaucoup dormi et sûrement mal dormi parce que je commence toujours mes nuits trop tard en m’endormant seulement après épuisement et je me réveil souvent trop tôt avec le besoin compulsif de directement allumer les réseaux sociaux ou la radio ou la télé ou l’ordinateur ou tout cela en même temps pour saturer mon esprit et l’empêcher de penser. Je me rends compte que j’ai de moins en moins de moment d’esprit serein, pas au sens où mon esprit est angoissé mais dans le sens où il ne me semble plus savoir comment le vider, l’apaiser comme la mer qui affiche calme plat et mer d’huile. Au lieu de cela mon esprit est plutôt du genre vent force 12 et vagues déchaînées, ça n’a peut-être aussi rapport mais j’aime beaucoup les photos de vagues qui suspendent dans une image fixe la puissance inéluctable de la vague dans une forme assez modeste mais qui laisse comprendre pourtant la violence de l’énergie en question. Mes vagues intérieures sont peut-être moins inéluctable que les lames qui découpent l’océan, et c’est peut-être la métaphore de la houle qui convient mieux à l’état d’agitation vaine qui balance mon esprit. Peut-être que si je renoue avec la pratique quotidienne de cette écriture matinale durant laquelle je vide le premier jet de mon esprit dans un texte qui commence sans but et qui n’a d’autres ambitions que d’être le déversoir de mon crâne alors je vais peut-être pouvoir me ménager une forme de répit pour ma tête et y gagner de l’énergie pour écrire. Je fini mon café et je regarde si ça a fonctionné et combien de temps ça a fonctionné.

Un peu plus que de la houle dans mon esprit _ une vague d'art débauché sur un blog