Est-ce que tout cela va trop vite ? Trop lentement ?

Publié le par Monsieur Ray

Il faut ralentir le temps tandis que le râle antique remonte le long de nos boyaux maudits.

Dans l’écran grossier de nos télévisions les présidents du monde et ceux qui y aspirent accélèrent comme des chevaux fous. S’ils avaient l’élégance ou la grâce des grands hommes j’aurai pu voir en eux la comète écarlate qui illumine le ciel. Mais ce ne sont que des locomotives décapitées qui vont de plus en plus vite pour échapper à l’instant de leur présent.

Il faut ralentir, fermer les yeux et les rouvrir.

Une fois.

Une autre fois.

Sans urgence.

En ne ressentant rien impérieux.

Les hommes politiques sont des chevaux fous qui galopent en se vidant de leurs sangs comme des canards sans têtes.

La basse-cour court à perdre haleine.

Je ferme les yeux, je freine le temps.

Je pensais que tout cela serait meilleur.

Mais je pense trop.

J’espère trop.

Ralentir.

Doucement.

Comme les cheveux qui tombent.

Les rafales ravagent l’air au-delà de la fenêtre.

La nuit cache le reste.

Un verre d’eau, une cigarette.

Quelques braises qui rougeoient encore.

Et le métronome monétaire palpite de rouge puis de vert, de rouge puis de vert.

Tout perdre et tout gagner – tout prendre et remiser.

 

Publié dans Divagations diverses, Prose

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