Les putes

Publié le par Monsieur C

Il n'y a pas si longtemps, il lui arrivait encore de descendre le soir dans les rues pour monnayer du sexe. Il états le client et elles étaient les prostituées. C'était vendeur, il ne trouvait pas cela miséreux, c'était à chaque fois sa grande aventure.

N'allez pas croire qu’il faisait ça parce qu’il était célibataire, croyez moi, il ne l’était pas, et ne pensez pas qu’il faisait ça pour le sale ou le pouvoir, chez lui il avait déjà une femme libérée. Ces femmes payées aux coins des rues lui ouvraient les portes des marges interlopes. Il aimait la nuit, les villes, les failles, les femmes, les fêlures, le sexe et la vie, elles lui offraient un petit morceau de cela. Ce n'était pas crade, ce n'était pas triste, c'était humain, un de ces trucs qu'on appel de belles rencontres avec quelques jeux de dupes parfois mais la plus part du temps les putes sont des filles franches avec lesquelles se tissent des trucs uniques sous la lumières jaunies des réverbères et dans les habitacles de voiture. Il était leur client. Et maintenant s’il devait faire la même chose il serait hors là loi. 

Cette loi courtisane qui pénalise le client des travailleurs du sexe, outre le fait de créer des situations ubuesques et de provoquer dans sa tête des débats houleux, a surtout retiré deux valeurs essentielles des moments échangés avec les putes ; d’une part la ville que l'on parcourt la nuit entre transe et rituel hypnotique, et d’autre part les faux-semblant noctambules sans lesquels on ne peut pas se dévoiler et se mettre nu.

Tout cela le rend mélancolique, et moi aussi.

 

 

Publié dans Réflexion, recyclage

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