1809 ème jour d'écriture : La fille de la route

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_ on voit bien que vous ne pensez qu'à vous monsieur ?

_ comment ça monsieur ?

_ vous êtes un homme, vous conduisez une voiture, vous portez le chapeau et la moustache, vous êtes donc un homme non ?

_ bien sûr que je suis un homme, mais pas un monsieur, pas plus qu'un sieur ou qu'un sir. Vous êtes une femme que je devine nue sous votre manteau et je vous ai prise en auto-stops au bord de cette route nationale et pourtant je ne vous appelle pas Pute alors pourquoi me servir du monsieur ?

_ et si je n'avais pas été cette femme nue sous sa fourrure qui marche le long de cette route nationale vous ne vous seriez pas arrêté pour me faire monter dans votre automobile, reconnaissez au moins que vous ne pensez qu'à vous.

_ parce que prendre sur soi de s'arrêter au milieu de nul part pour ouvrir la porte de son automobile à une énigmatique qui tient plus de la courtisane que de l'élégante prenant le risque de s'exposer à un traquenard c'est un geste égoïste ? Sachez madame que j'ai fais cela pour vous, les routes de campagne la nuit ne sont de saints environnement que pour les animaux, les sauvages et d'inquiétant détraqués.

_ mademoiselle, c'est mademoiselle ! Et vous ne manquez pas de toupet monsieur de me traiter et de pute et d'animal, votre estime des femmes et à ce point médiocre ?

_ c'est parce que vous n'êtes ni l'une ni l'autre que je me suis arrêté, mais je reconnais bien là le vice tout féminin de votre logique.

_ je reviendrai que vous m'accordez de la logique ...

 

La voiture, grosse berline blanche roulait silencieusement à travers la campagne. Le ruban noir de la route séparait en deux le paysage rendu indistinct par la nuit et la vitesse. Cette route c'était comme si l'on avait tracé un gros trait de marqueur au milieu d'un tableau impressionniste.

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