Jour # 1525 À son réveil Théodora était suspendue par des rubans de soie

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Le long des cinq années durant lesquelles Théodora travaillait à rendre heureux les hommes, protecteurs, marchands, guerriers, sages, politiciens, adolescents, marginaux, scribes, moines, mages, maîtres d’armes, cavaliers, prêcheurs et autres aventuriers, elle n’avait connu qu’un seul incident. Une seule passe avait mal tourné et nécessité l’intervention des hommes de main de Dame Isais. C’était quand Théodora avait 15 ans. Une nuit un client mystérieux de passage dans la ville entra dans le bordel. Il était grand, il avait la peau mate ce qui contrasté avec ses yeux bleus et ses cheveux blonds coupés courts qui lui donnait l’air sévère. Même s’il avait la carrure d’un homme d’armes, il n’en portait aucune. Il parlait lentement détachant chaque syllabe. Sans préambule il commandait deux filles et Théodora accompagnée de son amie Lucie Kraona montèrent dans la chambre du client. S’il était froid et distant, l’homme avait su se montrer courtois en offrant aux filles plusieurs coupes de liqueurs qu’il avait rapportées de voyage.

 

Théodora possédait différents savoir-faire qu’elle avait appris des différentes courtisanes, elle savait notamment se servir des rubans de soie pour attacher les corps selon les rites érotiques. L’homme lui demanda d’attacher Lucie-Kraona, et Théodora trouva cela naturel et prit soin d’attacher son amie avec une douceur érotique délicieuse parce qu’elle savait que les hommes aiment voir les femmes jouer entre elles. Ensuite, l’homme voulut lui-même attacher Théodora dans une position qu’elle ne connaissait pas.  Elle avait appris que l’on ne refuse jamais rien à un client, surtout si c’est un homme robuste témoignant d’un empressement violent. Ligotée dans une position indélicate, Théodora senti monter l’angoisse. Elle fut prise de panique en voyant la violence de l’homme s’intensifier et elle commença à suffoquer jusqu’à en perdre connaissance.

 

À son réveil la jeune fille était suspendue par les rubans de soie à une gigantesque colonne de pierres ouvragée dont la base disparaissait dans la brume et dont le sommet semblait rejoindre le ciel opalescent. Ce ciel était comme constitué d’une immense gemme phosphorescente. Par mouvement de balancier le corps frêle et nu de Théodora put se rétablir sur une aspérité de la colonne. Regardant autour d’elle Théodora réalisait que d’autres colonnes supportaient ce toit de cristal. Quel ne fut pas sa frayeur en réalisant que certaines colonnes étaient constituées uniquement d’ossement de dragon. D’autres semblaient faites exclusivement d’immenses tubes et tuyaux de fer, de cuivre ou de verre dans lesquels on pouvait voir transiter de la lumière, et des flux dont Théodora ne connaissait pas la nature.

 

l'avant / l'après

Publié dans Théodora

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