Jour #1363 mon éloge funèbre à Dr House

Publié le par #ceciestunblog

J’ai découvert Dr House un jeudi soir il y a sept ou huit ans pour être plus ou moins précis, à cette époque j’étais étudiant et j’allais donc à la fac et comme les étudiants j’avais un partiel tôt le lendemain matin, partiel le vendredi matin très tôt, alors une fois n’est pas coutume pour moi qui suis habitué à me coucher tard je me suis couché tôt, mis au lit tôt pour être précis parce qu’au lieu de réviser - ce dont je n’avais pas besoin j’étais un étudiant éclairé - j’ai allumé la télé et TF1 diffusait cette série, première saison, Dr House, sans ce partiel je n’aurai sûrement jamais pris la peine de regarder cette série. Ce soir-là je suis devenu accro comme un homme qui tombe amoureux, un coup de foudre, un coup de folie. Humour, cynisme et la nature si particulière des rapports humains. J’aurai envie de dire que je m’y suis reconnu, mais c’est peut-être l’inverse, j’y ai vu ce que j’aurais aimé être, connaître, savoir, j’aurais aimé avoir ce sens du cynisme chirurgical de la nature humaine. J’ai aimé les personnages, les liens, les anciens, les nouveaux, les errements, le génie et la construction des relations de personnages en personnage, cette façon de tirer la série vers un en dehors de la médecine, vers un intérieur de la nature humaine et de l’interdépendance entre le Dr House et le Dr Wilson.

 

Alors saison après saison, je m’y suis plongé sans aucune retenue, saison après saison je m’y suis adonné sans aucun recul, sans aucune distance, comme lorsqu’on est amoureux j’ai aimé Dr House sans distance, sans logique, sans raison, sans demie mesure et avec une fidélité grandissante. C’est une sensation curieuse que de remettre durant 42 minutes son esprit, ses émotions, son cœur, aux mains invisibles de scénaristes d’une série télé. Je suis sûr qu’il y a quelque chose qui relève de l’amour dans cette attitude, c’est absurde et insensé, mais c’est ce que doit être l’amour. Et parce que l’amour relève d’une logique absurde faite de bonheur et de contrainte ridicule, je me suis appliqué à suivre les saisons au rythme des diffusions de TF1 ; je sais, cela est une hérésie pour les amateurs de séries, mais je ne suis pas un amateur de séries, je suis un amoureux, un accro, un drogué dépendant et un fou qui aime la fidélité à des détails. Suivre le rythme de saison c’était s’imposer une mesure, une distance, une frustration, c’était aussi une façon de partager la chose ; si la télévision a un seul intérêt, c’est conserver une forme rituelle, le jour, la date et l’heure et au-delà de ces concepts la possibilité du partage parce que l’on sait que les personnes avec qui l’on a en commun cette passion de Dr House regardent au même moment les mêmes épisodes. Alors j’ai suivi les saisons les unes après les autres jusqu’à ce soir.

 

Bien sûr je possède les saisons, bien sûr qu’il m’arrive de les regarder encore jusqu’à les connaître encore et encore, mais ce soir c’était la fin, la fin d’une saison, la fin d’une série, la fin d’une relation. Ce soir, je suis triste, c’est fin, il n’y aura plus de suite, plus rien après, plus rien à découvrir, plus de mains de scénariste entre lesquelles mettre mes émotions durant 42 minutes, alors ce soir comme si c’était un dernier rendez-vous, celui auquel on va en sachant que l’on va quitter sa femme, même si c’est pour se séparer en bons termes on est triste, on va se quitter, ce soir j’ai été triste et en même temps un peu soulager que cela arrive parce que je ne voulais pas que ça arrive, j’avais peur de cette fin, mais elle est venue, c’est fini, je n’ai pas pu m’empêcher de verser quelques larmes et de regarder cette série se finir en prenant la route. C’est drôle, c’est absurde, ce sont 8 ans d’une vie qui se tournent. C’est absurde, mais ça me manquera, en plus je suis un être fidèle alors je n’ai pas envie de la remplacer cette série. Il me reste donc 8 saisons à emporter dans mon historique personnel comme huit tranches de souvenirs délicieux et je vais clore ici cet article, mon éloge funèbre d’une série US parce qu’il me semble que j’ai perdu un peu de l’élan romantique et que ça devient mièvre.

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J
<br /> Comme je te comprends <br />
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<br /> <br /> tu t'es aussi laissée emporter par cette série ?<br /> <br /> <br /> la vérité c'est que je crois que le lendemain j'en ai été littéralement malade<br /> <br /> <br /> <br />
N
<br /> mais oui c'est pareil, ta femme comme la série sera la meilleure du monde, tu vois bien que cette série n'est pas appréciée par tout le monde <br />
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N
<br /> N'importe quoi !!<br /> <br /> <br /> Pour voir cette série tu aurais fait n'importe quoi. si le scenariste avait éxigé de se mettre sous un plaid pour regarder cette série, tu l'aurais fait ! Et si tu tombes en amour pour une femme<br /> de la même façon que pour cette série, tu acceptera la séance des photos et les chansons stupides le jour de ton mariage !<br />
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N
<br /> alors tu comprends enfin que l'on puisse aller au mariage, aucun rapport ? Bien sur que si <br />
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<br /> <br /> je n'y vois aucun rapport ^^ à moins que l'on puisse se marier avec une série ou avec des scénariste. Et si j'y vois un rapport alors ça a tout à voir avec ma perception des choses qui dit que<br /> dans le mariage la femme que l'on marie est la plus belle de toute parce que cette série est la meilleure du monde ;)<br /> <br /> <br /> <br />