Jour #1361 Ceci pourra être de l’or

Ceci est un blog ou de la poésie, c’est ici, c’est à moi, un peu le corps du Christ et beaucoup du corps de moi. C’est le lieu un peu brut, l’espace un peu abrupt, où se dédouble un peu de soi, une parenthèse un peu tendue qui déroule dans le filet de quelques lignes la fibre hybride de moi. Le cri d’un corps hybride qui passe sous les seuils, qui séduit, qui sait dire, le cri qui sort - entre, un cri de l’entre soi, souple comme un serpent et ancestral comme lui ; un cri préhistorique ou bien résonnant depuis la luxuriance perdue d’un jardin d’Éden.

Tout est une histoire de fibre, de corde hybride, fameuse théorie des cordes cosmiques bien sûr mais surtout celle plus intime de la corde sensible, théorie intérieure qui exhume, théorie intérieure de l’archéologie de soi qui fouille jusqu’à trouver la faille, la faille en soi que l’on a tous, parfois une, parfois mille, parfois plus, la fameuse faille que la doxa pointe du doigt comme la faiblesse mais qui est en réalité est l’unique porte ouverte entre soi et le monde ; comment pourrions-nous prétendre exister au monde si nous ne refoulons la seule ouverture qui pourrait offrir à la poésie du monde d’entrer en soi et la poésie en soi de naître au monde.

C’est de la prose aussi, posée pour un chaland que je ne connais pas, colporteur d’un peu de soi, de lui, d’elle, de moi, terrasser le banal à grands coups d’ailes et terminer la rotonde des heures avec du plomb. Tout ceci n’est qu’un blog et le jour où je saurai expurger mes mots de notions négatives et conditionnels alors seulement tout ceci pourra être de l’or