Jour # 1266 juste un petit glissement

Publié le par #ceciestunblog

Aligner 200 mots quand on se sent malade ce n’est pas facile, en même temps quand il s’agit d’écrire n’importe quoi, faire abstraction du style et aligner les mots avec simplement le souci de faire le job, cela ne doit pas être difficile, mais curieusement c’est souvent dans ce moment que j’ai envie de réussir ; mais qu’est-ce que réussir un article sur un blog ? C’est quoi le jeu ? C’est quoi la règle ? Quel est l’enjeu ? Qui sont ceux qui me lisent ? Pour qui est-ce que j’écris ? Est-ce pour eux, est-ce pour moi, est-ce pour quelque chose entre eux et moi ? C’est moi qui écris la règle et la seule règle que je connais, la seule que je peux revendiquer c’est d’être là tous les jours, au moins une fois par jour et c’est tout, mais cette règle ne dit rien et surtout elle ne me dis pas ce qu’est qu’un blog, ce que devrait être ce blog. C’est peut-être pour cela que les moteurs de recherche m’ignorent, je suis là tous les jours, toujours au moins 200 mots, mais ce n’est pas suffisant pour m’inscrire dans le grand flux mondial des données et quelques parts même si à un moment j’ai trouvé cela injuste, je crois que je commence à en faire un refuge, comme une fierté ; signe d’un conflit larvé en moi entre l’envie d’être lu et le retour en force de la revendication marginale ; je suis là mais je ne suis pas comme vous la preuve je suis gros, faux blond et personne ne me lit. En même temps la vie en dehors de ce blog ma vie c’est décrire, je ne peux donc pas écrire ce blog en disant que j’écris ce qui rendrait ma prose encore plus rébarbative qu’elle ne l’est déjà. Mais alors quoi ? Inventer, narrer, raconter c’est trop dur, tous les jours inventer une nouvelle histoire est bien au-dessus de mes capacités surtout que je ne suis pas un raconteur, je suis un proseur, j’écris pour le bruit des mots, celui du clavier aussi, quand le cliquetis est doux et qu’il chante ; parfois il est plus important d’écrire la suite de la phrase plutôt que d’assurer sa cohérence et quand on écrit, quand on réécrit tous les jours, quand on prend l’habitude de prendre cette posture, cette façon de se mettre en servitude du rythme on finit par devenir poète, c’est presque inévitable, c’est presque involontaire, c’est un fait, une déformation et il faudrait que je me réussisse à me battre contre ses déformations. Mettre des points là où il le faut. Et changer mes phrases. Effacer la poésie et faire de ce blog ce qu’il a toujours été : une échappatoire obligatoire

Publié dans Je est un Blog

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