Jour # 1190 de petites goulées d’un air glauque

Publié le par #ceciestunblog

c’était un paysage a ride, une terre rude, un paysage bouffé par la pluie, le vent et le sentiment diffus mais pourtant prégnant que la terre ici est encore vie. Sur le mur sous le vent il y a comme une palpitation qui soulève les lichens. C’est une vie pas plus grande que cela qui résiste à l’érosion de la désespérance et aux toxiques atmosphériques. Elle faisait de toutes petites traces de pas dans la poussière, elle concédait de respirer de petites goulées d’un air glauque convaincue que si elle n’est que de passage dans le cloaque qui a survécu à l’humanité elle n’en subira pas les vicissitudes. Alors depuis que l’air est noir, que le sol est gris, elle marche. Elle est celle qui marche sans but, seule et sans départ et sans fin, c’est une survivance, nue, élégante, son corps sensuel enseveli sous sa crasse comme son seul navire, son sale bateau, une coque de noix perdue dans la nature, une coque de noix qui urine, défèque, qui saigne, qui sue, qui respire, qui tremble, qui palpite, elle seule marche, seule les pieds nus dans la merde, le regard bas, torrent acide de la pluie sur ses épaules. Un jour peut être elle s’échouera, ivre de la terre ou morte, un jour peut être elle arrivera et l’humanité entière sera sauvée ou sera morte mais ce soir elle marche

Publié dans Divagations diverses

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