Jour # 299 la poésie est une courtisane prétentieuse
Un rhizome érigé à l'horizontal, trait du coeur souterrain qui tâtonne dans le noir,
c'est mot ou c'est un gouffre et c'est tout le néant qui bouffe l'espoir
là où la tige érigée et dirigée vers le ciel comme une flèche ambulatoire
digère les syllabes éparses d'un mot trop de fois passé par la passoire.
Petit diable végétarien j'ai à ma tête l'accord d'un estomac exutoire
qui dévore sans discernement le sel et l'amère et toutes les paroles dérisoires.
Mots à mots je me mue en esprit muet qui crie l'amour en mots contradictoires
sans pouvoir poser la langue sur ce mot en creux oublié sous l'armoire.
Je suis le fou enfermé que l'on ne voit qu'au parloir,
la jeune femme au corps sylphide à la beauté ostentatoire,
la fille mineure à demie nue dans l'érotique tenue de gloire,
je suis le cyclope à deux dents de vocabulaire et aux mots blasphématoires
et j'ai dans le ventre filles et mineurs qui creusent galeries et couloirs.
Ils fouillent dans la matière grise, les neurones et mon savoir,
explorent mes méninges, mes fantasmes et mes souvenirs jubilatoires,
ils mènent une enquête en quête d'un mot ou d'un synonyme hallucinatoire.
Le vocabulaire contrarié d'un mot pour dire son contraire accessoire
est comme une goutte perdue sur ma langue jubilatoire coincée par ma mâchoire.
Et là je flotte dans ma coquille creuse, le corps cerné de jolies de faire-valoir;
des corps demoiselles, formes courbes aux neurones dérisoires
la belle compagnie des salopes dans la mémoire,
en trou, en ombre, en sombre souvenir de mes mots dans le noir
de mes mots en lumière pour une gorgée à boire.
Ne plus croire, un plus boire
Ne plus rien dire et choire
faire vivre les mots dans mon boudoire
et s'y bercer comme aux cordes de la balançoire
et de tout ces mots moi je m'en balance
et tout foire