Jour # 04 je est un con
Je suis un être sans cœur, non, je ne dois pas avoir de cœur ou avoir un cœur de pierre, de
métal ou d'os, un cœur vide, creux et rouillé, un peu cynique, un peu sinistre et sous couvert de réalisme cru un peu d'ironie, oui je ne crois pas à l'utilité de l'action humanitaire, à
l'utilité des causes qui sous couvert d'écologie, de don de soi, d'aider, de soutien, de tout ça, ne font que faire vibrer la corde coupable, la corde sensible, la corde mièvre des passants bien
pensant afin de leur faire plonger une main au portefeuille et l'autre pour essuyer la larme qui coule sur leur joue bien rose, maquillée ou bien rasé, je suis insensible aux discours qui ainsi
essayent de me faire vibrer la corde sensible, m'émouvoir et me faire croire que justement je suis sans cœur si je reste de marbre, comme s'il fallait avoir des signes ostentatoires de tristesse,
de colère, de rage, de révolte pour être un bon citoyen à l'écoute du monde et de ses pauvres, ses miséreux, ses mendiants, ses malnutris, ses dénutris, ses enfants maigres, ses enfants soldats,
ses personnes dont l'existence semble insupportable, oui mais à qui, moi je suis là et je supporte sans trembler la misère du monde et ses petites conséquences plus ou moins collatérales et je
trouve les gestes d'action contre la faim et de toutes les associations semblables qui pullulent et naissent dans la tête des gens comme une envie de fraise d'une femme enceinte ont le goût
frelaté de l'action, oui action frelaté qu'elle soit contre la faim, contre la misère, contre le monde, contre les riches, contre tout, comme si le monde pouvait se construire sur un modèle
d'égalité alors qu'il y aura toujours ceux pour mourir de faim, ceux pour s'en foutre, ceux pour s'en émouvoir, ceux qui entretiennent la misère et ceux qui alimente les pauvre, le monde va
ainsi