Jour #03 jour
Je suis dans la peinture, l'enduit et la poussière, mes toilettes sont en chantier, en
capharnaüm, en bazar, en travaux, en vrac, à l'envers, en enfer, en refonte, en reconstruction, en refondaisont, en instance de changement, en mode décoration, en bordel, encombrées, mes lieux
d'aisance sont sans porte, sans papier, sans propreté, sans finition, attention travaux, travaux en cours, il y fait chaud et la poussière y règne, je dois encore nettoyer les murs, le plafond,
le sol, la fenêtre, la céramique, poncer l'enduit et enfin entrevoir de peindre, le plaisir suprême, voir la couleur couvrir les murs, enfin, en gris fumée, en quelques gestes le rouleau recolore
du sol au plafond même si je mens car le sol est carrelé et je ne le peins pas. Mais je n'aurai pas du travailler sans gants, sans précautions, sans prise de tête, je suis comme ça, je bricole
comme d'autres marchent sur un fil, sans filet, sans technique, à l'instinct, dans l'instant, j'y vais au feeling sur un coup de tête seulement dirigé par le goût du beau, l'original et le
ludique, je suis en caleçon au milieu de la pièces, la peau tachées, les mains salies, souillées, barbouillées, tachées, maculées, usées, attaquées, la peau qui tiraille, la peau en empeste le
produit chimique, le produit détergent, la peinture et la sueur. C'est le je