Article contre daté

Minuit sonne dans le lointain, ni orage ni trépas mais aujourd’hui j’ai comme l’on pourrait dire oublier d’écrire, comme l’on peut oublier de respirer lorsque l’on n’est pas sous l’eau. Un oubli en apnée, ni sommeil ni glas solennelle pour le ténor de mes mots – un jour de silence hasardeux, hasard et dieu, dimension anodine d’une écriture du quotidien, plus précisément d’une écriture quotidienne, pas vraiment de catharsis mais plutôt le style d’une mauvaise habitude décalaminée et qui renaît, encore et cendre, monter descendre, décembre en attendant juin et la décennie pour décider d’autres choses, d’une chemin à prendre, arpenter les lieux d’une nouvelle vie et laisser sur le bas-côté avec les herbes folles et les bornes kilométriques les habitudes des mots égrenés, les rituels du soir pour le lendemain et le calendrier des jours. Un jour il n’y aura plus d’oubli, comme il n’y aura plus de nécessité, un jour comme un excès pour en dire dix et le temps révolu et le temps résolut comme une énigme à temps partielle qui fait tourner les pages comme le metteur en scène faire tourner ses acteurs au son du clap qui incarne la naissance et puis la mort, le début et la fin jusqu’à l’envers du décor, l’enfer du miroir.