Vide-grenier le plaisir du corps dans l'espace

Publié le par Monsieur Ray

Je parle souvent ici de mes sessions de vide-greniers et du plaisir que j’ai de pouvoir chiner régulièrement. En saison haute je parts chiner souvent deux matinées entières pas semaine, mais cette passion est bien obligée d’hiberner un peu durant les mois d’hiver parce que les brocantes et les vide-greniers sont moins nombreux. Et puis il y a eu les dépenses de Noël, ensuite celles des soldes de janvier et du coup la diète de chine n’est pas une mauvaise chose pour le porte-monnaie. Je ne suis dans pas allé chiner depuis deux ou trois mois et je réalise qu’en plus de tous les aspects de consommation alternatives ou de collecte de collections que j’ai déjà pu évoquer sur le blog il y a un autre point qui me manque dans l’expérience des vide-greniers c’est tout simplement la promenade.

Aller chiner c’est partir en balade. C’est mettre son corps en mouvement dans des espaces, des lieux, des villages que l’on n’aurait pas forcément visité autrement. Personnellement je suis un chineur du matin, du petit matin, et le décorum de l’aube ajoute un plaisir supplémentaire à l’expérience. Partir sur des routes désertes avec en arrière plan le soleil qui se lève sur la campagne encore humide de sa rosée avant de déambuler nonchalant dans les rues et les ruelles qui se remplissent de vie doucement j’aime cela. Cette image d’Épinal est une des facettes que me manque.

Arpenter l'espace urbain est un acte dont notre perception est grandement dépendante de nos motivations à se trouver dans le lieu en question. Nous n'auront pas la même perception de la ville si nous la traversons pour aller y travailler, pour aller y faire nos courses hebdomadaires, pour aller y faire du shopping, parce que nous y sommes des touristes en vacances, parce que les transports sont en grèves, etc. Et pouvoir placer la passion au cœur de ma perception de l'espace urbain et social une chose importante pour moi au sens qu'elle est précieuse et que sans elle j'ai plutôt une vision pessimiste de ces mêmes espaces. Avoir cette motivation particulière à arpenter les rues et les ruelles sous le biais d'un plaisir neuf porté par le goût des vide-greniers est une respiration qui me manque.

Pour moi faire les vide-greniers est une passion qui me permet de mettre mon corps en mouvement dans un espace public à la rencontre d’autres personnes ; un plaisir simple et justement je crois que je manque de choses simples. Je suis d'un naturel paresseux, l'inaction ne me fait pas peur. Mais je suis d'un naturel excessif lorsqu'une chose me passionne et je peux éprouver un plaisir franc à marcher des heures les bras chargés bibelot dans des paysages ruraux qui soudain m’apparaissent beaux. J'ai besoin d'un moteur pour mettre ma grosse carcasse en mouvement dans le monde, et la promenade est un mouvement délicieux et mon moteur, les vide-greniers me manquent.

Vivement le printemps !

Voilà comment conclure une belle pensée en eau légèrement croupie au lieu de l’eau cristalline (pas celle des bouteilles mais celle des ruisseaux) que j’avais en tête. Mais vous devriez le savoir je suis une buse en conclusion d’articles de blogs.

Clairement je triche pour illustrer cet article parce que je prends une photo du marché aux puces de Brooklyn et que clairement je n'ai pas (encore) eu l'occasion d'aller y chiner un dimanche matin

Clairement je triche pour illustrer cet article parce que je prends une photo du marché aux puces de Brooklyn et que clairement je n'ai pas (encore) eu l'occasion d'aller y chiner un dimanche matin

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