Suis-je en guerre ?

Publié le par Ceci est un blog

Nous sommes en guerre.

Sommes-nous en guerre ?

Est-ce qu’il y a une frontière entre faire la guerre et être en guerre ?

Nous sommes en guerre contre Daesh mais qui est ce nous ?

Où est cette guerre ; dans les avions, dans le ciel, en terre étrangère ?

La guerre, la France en guerre, ça sent le livre d’histoire. Par extension je voudrais penser que ça sent aussi la poudre, le métal brûlant, la terre, la sueur et le sang. Il y a dans mon esprit une part déterminer à supposer la guerre avec une forme, une odeur, un temps ; une ambiance. Quand j’ai entend notre président dire que nous étions en guerre cela à fait sens pour cette part de mon esprit qui savait ce qu’était la guerre. J’étais d’accord sur le fait d’entrer en guerre, je le suis toujours. C’est radical, outrancier et pathétique mais c’est comme je le pense un passage obligé vers une période plus propice à la sérénité. Oui, je pense tout cela et pourtant je suis déboussolé devant cette guerre qui ne se donne pas.

Nous sommes en guerre et que dois-je faire ? Je vois, j’entends, ceux qui retournent vivre en terrasse, qui boivent, mangent, sortent et je comprends que pour ceux qui ont eux peur, pour ceux qui ont étaient frappés par les attaques du vendredi 13 ça soit nécessaire de faire cela. Même si c’est trivial c’est pour eux une façon de remonter à cheval après en être tombé. Mais je ne parviens pas à voir dans ces gestes de vie une portée politique, idéologique, ni même un acte de guerre et encore moins de résistance tout simplement parce que je ne parviens pas à me convaincre que les attaques de Daesh avaient pour but de vider les terrasses, les restaurants et les salles de concerts. On peut le penser, on peut le croire, mais on peut aussi en douter et c’est mon cas. S’il y a une guerre à mener j’ai un doute quand au fait qu’elle se fera avec vos verres, votre musique et vos terrasses, ni même avec vos vies. Et je ne compte pas manquer de respect à ceux qui vivent en disant cela. Ce n’est là que le point départ de mes interrogations.

Nous sommes en guerre.

Je suis en guerre.

Alors que faire ? Quelles sont mes armes ? Quels sont mes fronts, mes terrains de guerre ? Je ne sais pas manier les armes, je ne sais que créer. Alors faut-il que je crée en guerre, que je crée ma guerre, faut-il que je parte en guerre avec ma bite et mon couteau, mon sexe et mon stylo ? Mon avenir de citoyen est-il de brandir des étendards contre Daesh ? Est-ce que l’on va mener une guerre d’idées ? De valeurs ? Je suis là, seul avec mes mots, loin des fronts, des avions, des porte-avions des bombes et des morts et je fais quoi ? Quel est mon devoir de citoyen ? Quel est mon devoir de créatif ? Je me sens comme hanté par une guerre qui n’est pas là, pas sur notre sol parce que je refuse de créditer les attentats passés et futurs comme des actes de guerre, je refuse de donner à Daesh autre chose que ce qu’ils sont, pas un état, pas une nation, juste une secte apocalyptique avec d’horribles desseins. Je ne peux donc pas considérer leurs agissements comment une guerre. Alors que faire de cette guerre qui n’en est pas une ? Que dois-je faire ?

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