Comme une fumée sans feu

Publié le par Ceci est un blog

Et ce soir-là, comme quelque fois dans l’année au crépuscule du jour 1953, il a rouvert la bouche insatiable de son enfer, celui qu’il garde à portée de main, chez lui, et dans laquelle il aime quand la saison s’y prête faire disparaître des choses disparates.  Se chauffer, se réchauffer, se soulager et se divertir dans un même geste, dans la même bouche à la chaleur vorace qu’il aime à garder prêts de lui. C’est ce soir, donc, qu’elle a eu son lot de preuves à dévorer, effacer d’un claquement de porte les stigmates d’une culpabilité ; plausible. Explosion étouffée, en douceur disparue, tout est parti en fumée et l’esprit solitaire soudainement soulagé comme le ventre qui se vide, comme les yeux qui pleurent comme un leurre qui emporte hors de l’eau la proie innocente en dehors de l’eau, l’homme en dehors de son lot, lotissement de terre et de briques fraiches. J’ai de son odeur sur les doigts, odeur de bouche pour les honneurs d’un homme comme une saison en enfer, comme une saison enfermée derrière la vitre noircie de la cache sur elle refermée. Juste ce soir un clin d’œil, d’elle à moi et sa présence certaine qui remplit l’air d’une atmosphère, peut-être d’une âme, celle de l’envers de mon décor.

Publié dans Divagations diverses

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