Se tenir droit à l'aube de son écriture

Publié le par Ceci est un blog

D’un monde à l’autre, d’un continent numérique vers un autre soit aller d’un blog à lien et d’un lien à un blog, d’océan en océan sous l’égide de l'errance ou de la navigation volontaire et volontiers dirigée par les caps digérés, c’est toujours et aussi de soi en soi, un voyage de soi en fake et en feature improbable ; j’ai comme envie d’une fracture, d’un franchissement. quand, humain, on s’éprend de voyage on peut parfois à tord croire que le plaisir est l’ailleurs alors que la réalité de ce plaisir est la frontière, infra-mince ou immense. Je me rappelle de cette journée entière, passé à la frontière entre la Russie et la Mongolie, le train immobilisé dans une gare-frontière, les passeports emporté par les administrations respectives de ces dinosaures de l’histoire et le sentiment d’être là. 1943 jours pour comprendre qu’un blog n’est qu’une frontière non pas entre un prétendu réel opposé à une forme de virtualité qui est la même dans vos écrans que dans vos livres, non, si le blog est une frontière c’est celle qui délimite et détermine ma pensée à une prose où à une autre ; la thématique est une frontière, comme l’étiquette et le logo griffé cousu au revers de ton pull, de ta veste. Et plus le temps passe, et 1943 jours si tu le convertis en temps tu verras que ça en fait du temps, et plus j’éprouve l’envie de transgresser les frontières parce que si l’on peut franchir les frontières que posent les pays et l’histoire du monde, les frontières que l’on s’impose à soi on ne peut pas le franchir, on ne peut pas les dresser et les franchir en étant seul dans sa tête alors on n’a plus qu’une seule solution c’est la transgression. On pourrait aussi les transcender et d’ailleurs je pense que c’est possible parce que de la transgression à la transcendance il n’y pas toujours de grands écarts. Aujourd’hui j’ai envie d’écrire là ce que j’écrivais là-bas et inversement parfois et écrire dans des livres et sur les pages internet et dans les flux rss et les fils qui tissent la toile et dans tout ce que l’expression d’une littérature contemporaine me permettra de le faire. Et je ne sais pas si c’est en moi une réalité ou si c’est pur fantasme mais j’ai la sensation soudain qu’il y a dans cette prise de conscience et cet élan de transgression de mes frontières un véritable vecteur de puissance, d’une force que je l’illusionne volontiers à voir comme révolutionnaire ; une révolution de soi à soi, comme quand une idée revient à mon esprit après avoir faire le tour complet de mes desiderata, mes angoisses et mes fantasmes avant de retrouver la lumière stabilisée de ma conscience. Le pouvoir des mots c’est qu’ils sont trans-média là où ma pensée sédimentait dans une conception géologiquement pesante de la réalité littéraire comme s’il n’y avait que des échelles à gravir pour ancrer les mots dans la matière réelle des feuilles au grammage officiel.

 

Je suis à l’aube de mon écriture 3.0

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