1558 ème jour : Dans la culotte de nos muses

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À nos muses, au regret de ces muses dont on s’est lassé.

À ces muses qui ne pleurent plus pour remplir nos encriers.

À ces filles qui n’ont comprennent pas que l’on ne veut pas faire d’elles nos muses pas parce qu’on ne les aime pas, mais parce que l’on ne veut pas les voir pleurer.

 

Ce que l’on fait subir à nos muses, à ses muses, aux muses, c’est une chose intime, une relation secrète à sens unique, c’est une chose trop intime.

 

Le rapport entre un écrivain et sa muse est très intime, c'est plus fort que de l'amour, c'est rempli de désir et de haine, c'est violent, c'est un lien unique. C’est une fille qui accepte ou n’accepte pas, qui est prête en tout cas à ce que l’écrivain la fouille, la déshabille, lui vole sa vie pour la mettre dans sa plume. Il se nourrit d’elle, la suce, la lèche, la dévore, la cannibalise en sachant toujours très bien qu’il n’en laissera rien, qu’il passera à une autre qui aura de plus beaux atours pour remplir son encrier.  

 

La part d'écriture que l’on doit à nos muses, c’est cela.


Avec sa plume, ses mots, sa présence aller chercher le vrai, gratter sous le verni et faire accoucher les filles à elles-mêmes dans la mesure imparfaite de leurs êtres. C’est écorcher la peau, briser le masque, saccager les heures de maquillage simplement pour voir derrière, regarder sous leur robe, regarder dans le culotte puis repartir quand on a fini.

 

On en a toujours fini à un moment avec nos muses.
Soit parce qu’elles ne nous inspirent plus.
Soit parce qu’elles en inspirent d’autres que nous.
Soit encore parce que l’on réalise qu’elles nous inspiraient de mauvais mots.

 

Alors on les quitte et l’on part paraphraser le réel en se disant que c’est ça écrire en fait et que l’on a pas besoin de ses putes pour être inspiré. Mais on se trompe, on a toujours besoin de ses putes.

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