Jour # 999 une violence fabriquée en France garde-fou de nos tropismes les plus noirs

des militaires, des enfants, des juifs, des noirs, des magrébins et après ça peut être des femmes, des putes, des nains, des communistes, des avocates, des éboueurs, des bouddhistes, des chinois, des adolescents, des alsaciens, des jardiniers et la litanie longue des anonymes tous innocents de quelques choses ? J’espère que le chaos succédera au chaos, l’horreur à l’horreur, la gratuité à la violence et la violence à la gratuité ; quand le petit ventre creux de ma télévision arbore le spectre de l’acte raciste et vitupère en suppositions hasardeuses moi je m’émeus et me surprends a espérer à la renaissance du terrorisme à la française, naître encore sur le sol la violence gratuite made in France, retour au monde d’un tueur en série sans le faste des séries télévisés, le réveil de l’âpreté de l’horreur bien de chez nous ; ils ont bien raisons ceux qui se lamentent de la mondialisation et de l’érosion du tissu culturel, ceux qui veulent du fabriqué en France ; il y a trop longtemps que l’on a délocalisé l’horreur loin de chez nous, chez l’autre, si possible un autre avec un tête d’arabe musulman intégriste - même si pour cela il nous aura fallu inventer une tête d’arabe musulman intégriste barbare, une invention bien de chez nous mais dont on refusait d’assumer la paternité pathétique -, on a voulu nous faire penser que le terrorisme, la violence, l’ignominie et la barbarie ce n’était pas pour nous, pas de chez nous, pas de ça chez moi, dans les bonnes familles de France les anges servent le thé aux innocentes ; les autres d’une vraie barbarie ne peuvent être que des monstres et le monstre c’est toujours celui qui n’est pas semblable, celui qui n’est pas moi, celui qui n’est pas de la famille ; un étranger et la belle autruche le cul à l’air ne veut pas voir son horreur personnelle ; bien sûr que l’on ne sait rien encore, la seule chose palpable c’est l’antique émotion qui change les vessies en lanternes et inonde d’émotion la coupelle trop vite pleine de la raison ; vivons avec notre l’horreur de cette peur de pouvoir devenir un jour celui qui tient l’arme et qui tir sur des enfants ; la haine, la violence et la barbarie ne peuvent pas gagner mais n’oublions pas qu’elle est ici en nous, avec nous, en moi, en toi, en France ; je dis oui à une violence fabriquée en France garde-fou de nos tropismes les plus noirs

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