Jour # 1112 le fake c'est l'autre

un faux, un fake, une coquille vide, une peau nouvelle ou différente mais une peau vide, vidée, évidée, éviscérée de sa personne ; une peau comme un gant taillé sur une simple idée, une idée simple donc forcément un peu bancale et lacunaire mais qui tient sur une idée ou sur une envie parfois sur les deux mais juste une et souvent vague souvent plus proche d’un fantasme que d’un projet et dès lors on se lance et on rouvre le dossier ; fausse identité parfois une fausse bonne idée aussi, un vieux dossier qu’il faut alors habiter, habiller, remplir, enfiler ; j’enfile un faux moi mais est-ce vraiment un faux moi si c’est moi qui l’habite, l’anime ; le pantin et le marionnettiste et pour réussir ce tour de force je dois être aussi un peu contorsionniste mais ce qui est vrai c’est que souvent ce que l’on met dans le faux, la paille ou le riz pour remplir la poupée de chiffon ce n’est pas des déchets mais de l’essentiel, c’est une chose curieuse mais on a tendance à mettre dans le ventre des choses creuses des choses qui nous sont essentielles alors durant un temps, un instant, un moment, moment de grâce ou de magie l’autre, celui que l’on crée, celui que l’on écrit, celui que l’on habite devient soit d’une manière bien plus juste, intense, précise et sincère que ce que l’on peut l’être soi même dans nos habits de vrai. Mais ce n’est pas une chose qui dure ni qui se perpétue parce que l’autre acquière son propre écho système et s’éloigne de soi mais ce soir je suis deux, lui et moi