1654 ème jour : Maux de tête

Tu le dis fort, tu le dis dans ta tête, mais cela ne sort pas ; dit le lui toi à lui ou à elle ; dis le ça aussi ; il ne faut pas se sentir comme une source tarie mais ça ne se choisi pas d’être une source sèche, comme vide, asséchée de ce que tu as l’habitude de sentir vivre en toi ; ivre de rien ; vide de rien ; comme si la tête était un bouchon que l’on dépose sur le goulot de son âme, non pas un bouchon mais un torchon, ma tête est un torchon que je pose sur le gros jambon qu’est mon corps, non pas un bouchon, ni un torchon, ma tête est un mouchoir que je pose sur mes ambitions ; ma cervelle est une ambition, ma cervelle est une ambitieuse, mais la tête comme une croupe trop large étouffe ma cervelle ; la caravelle ne vogue plus ; le voleur ne vole plus de Caravage et dans ma tête, il y a des ravages, des briques en moins, des tas de briques, des pavés qui couvrent ma rage ; ma tête en bois, ma tête comme une couverture mais ma tête remplie de maux de tête, je sonne creux quand je résonne ; la tête manque d’air, d’eau, de lumière ; j’ai la tête sur une bouteille vide que je n’ai pas vidée moi-même, ma tête a soif et elle se lèvera tôt demain histoire de croire qu’à l’aube les choses changent