Sur le balcon de minuit

Publié le par Rémy

Et si la nuit ne venait plus. Si la nuit ne venait pas. Je ne parle pas de sommeil mais de l’acuité qui traverse le regard de l’homme au balcon. Un vent tiède souffle sur sa cigarette. Par-dessus sa tête quelques étoiles pâles disparaissent dans le halo de la lune trop pleine qui roule de gauche à droite du ciel comme un ivrogne au milieu de la rue. Ce qu’elles lui manquent les étoiles, surtout celles de l’ourse. Sur l’horizon minuit dessine un vague ciel bleu, un peu de blanc et de bleu sur la frange noire de la nuit et le ciel se parait d’un dessous pâle, une nuisette aussi ténue que la lueur fragile d’une luciole. La fumée lui remplit la bouche. La cendre dispersée par le vent. Dans la rue des magrébins parlent fort devant leurs voitures garées en double file devant la pizzéria dans le rouge puis dans le vert du feu tricolore qui irrigue la rue de son rythme impassible. Plus bas ils parlent et rient comme en plein jour sans le faux semblant de ceux qui dorment. Son mégot entre l’indexe et le pouce il le balance dans le grand vide sous le balcon. La lune est toujours là, elle le regard en coin au travers de la frondaison des platanes. Que va-t-il faire de sa nuit éveillé qu’il est comme en plein jet lag. D’où pourrait-il revenir ? Où pourrait-il partir ? Il ignore tout les possibles, sa zone de manœuvre est réduite aux quelques mètres des balcons qui cernent son appartement. Le bruissement d’une ruelle déserte contre le bruit sourd d’un camion qui traverse la ville ; il se demande quelle cargaison mérite une telle dérogation. Il s’interroge sur ce que ressent le chauffeur routier, il se demande où il va finir, dans quelque endroit sordide il va dormir, avec quelle pute il va dilapider sa paie. Les gens d’en bas portent un mystère dont il ignore être les porteurs comme les malades qui ignorent être infestés d’une maladie vénérienne. Soudain toute la rue s’éteint. Il n’y a pas eu d’orage pourtant. Quelques secondes d’obscurité pour le décrocher de son balcon et le faire rentrer dans son salon.

Pourquoi une photo de Shy'm en bikini pour illustrer ces mots ? Parce que j'ai tapé "sur le balcon de minuit" dans Google Image et c'est une des images qui est sortie.

Pourquoi une photo de Shy'm en bikini pour illustrer ces mots ? Parce que j'ai tapé "sur le balcon de minuit" dans Google Image et c'est une des images qui est sortie.

Publié dans ébauche, nuit, Nouvelles

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L
"lui remplie". Présent de l'indicatif. Le minimum, sinon ne rien écrire.<br /> Enfin c'est vrai, tout le monde et n'importe qui, quoi, peut écrire, en fait.
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R
Merci de cette correction. <br /> J'ai fait le minimum, j'ai corrigé. Mais oui j'aurai dû me relire. <br /> Je me demande si je suis plutôt classé dans "tout le monde" ou dans "n'importe qui". <br /> Mais je suis sûrement mieux en n'importe quoi. <br /> Comment es tu arrivé jusqu'ici ?