Projet / Chiner sa bibliothèque

Publié par Monsieur Ray

Cela fait quelques temps que je visite les vide-greniers, les brocantes et les marchés aux puces. Quelques rares fois comme vendeur pour me libérer des choses que j’accumule et qui finissent par encombrer le quotidien mais le plus souvent comme promeneur, chineur à la recherche de rien de précis, d’une pièce de déco, d’un jeu vidéo ou d’un objet insolite. Le plaisir de chiner c’est surtout celui de la balade, c’est un loisir de plein air (généralement), d’errance, d’inconnu et de rencontres avec les choses. Partir faire un vide-grenier c’est surtout un prétexte pour sortir assez tôt et croiser le soleil fraîchement levé, visiter des villages dont j’ignorais l’existence et aller à la rencontre d’objets.

Récemment, j’ai aussi découvert par une nuit d’insomnie qu’il y avait des youtubeurs orientés geek (ou pas) qui faisaient des vidéos autour des vide-grenier ou des retours de vide-greniers dans lesquels ils partagent avec leur public les achats et les trouvailles qu’ils ont réussi à faire en chinant, souvent de très bon matin, sur les marchés aux puces. Je suis assez fasciné par cette démarche et par l’intérêt que le public semble y trouver. Et comme souvent les choses qui me fascinent m’interrogent aussi et alimentent ma pensée.

À ces deux premiers points est venu se télescoper un lieu commun que l’on entend un peu trop souvent et qui laisse entendre à ceux qui l’écoutent que la culture coûte trop cher. On a parfois envie de le croire, mais si on fait l’effort de s’y pencher, cette idée reçue n’est pas exactement exacte. C’est donc à l’intersection de ces trois centres d’intérêts qu’est née mon envie de créer sur ce blog une rubrique, qui à défaut d’être nouvelle sera la première rubrique régulière à être abritée sur mon blog. C’est rubrique se nomme chiner sa bibliothèque.

Mon but ? Chiner des livres – principalement – à petits prix au gré de mes promenades en vide-grenier afin de me constituer une bibliothèque entièrement chinée. Mon but n’est pas de me constituer une bibliothèque idéale qui serait le reflet d’une vague idée de la haute culture, mais de constituer une bibliothèque librement inspirée des rencontres faites avec les livres au fil des hasards. J’ai choisi les livres parce qu’ils alimentent ma pensée et mon écriture et que ce sont souvent de beaux objets. Je m’autorise donc à chiner un livre parce qu’il a une belle couverture ou une couverture amusante, ou me laisser inspirer par un nom d’auteur qui parlera à ma nostalgie ou simplement me faire porter par la curiosité. Chiner sa bibliothèque dessinera un paysage littéraire éclectique au fil des achats en visant toujours à dépenser le moins possible afin de rappeler que la culture n’est pas chère et que l’on peut se constituer une bibliothèque à moindre frais.

Je ne vais pas avoir la condescendance d’expliquer que se cultiver c’est bien parce que je pars du principe que tout le monde le sait même si tout le monde ne le fait pas dans les mêmes proportions, mais je vais peut-être prendre le temps de dire que se constituer une bibliothèque physique, c’est aussi constituer un bien que l’on peut transmettre, donner, prêter et ainsi faire vivre.

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