Les soubresauts du monde

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Ce soir est un soir d'élection et je regarde cela à la télé comme un soir d’attentat, ou de catastrophe climatique. Je ne fais pas ici une métaphore, je ne fait pas de comparaison entre les scores du front national et une attaque armée ou un tsunami à l'autre bout du monde, non je parle de manière pragmatique, je regarde cela de la même façon. J'écoute les gens réagir sur les médias sociaux, j'écoute les idéologues divaguer à la télé et je regarde les chiffres qui disent tout. Je regarde et une part de moi, portée par une pulsions scoptique apocalyptique, se délecte de la peur, de l'outrage, de ce frissons de fin du monde. C'est éphémère, je ne suis pas dupe et je sais que le monde n'est pas fini, ce n'est là qu'un micro événements, mais dans la loupe de l'instantané ça peut faire illusion. Les gens réagissent comme s'ils découvraient un phénomène nouveau ou inconnu et moi je me délecte, satisfait d'assister à un soubresaut du monde. Oui, j'aime les soubresauts du monde, ça me donne une infime sensation d'assister à un morceau d'histoire essayer de s'écrire sous mes yeux. Demain les écrivains prendront sûrement la plume pour la réécrire, ce soir elle s'écrit toute seule comme d'autres soirs.

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