Jour # 1471 mi-princesse mi-sirène

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Fais-le toi-même ; cet après-midi j’ai la tête qui étouffe. J’ai les sens trop chauds, comme écrasés par l’atmosphère plombante. Je suis moi-même écrasée par mon propre poids, allongée sur ma serviette déployée sur le sable. Maillot deux pièces collé au corps, j’ai la sensation d’être prisonnière corsetée par trois fois rien de tissu et fouettée par l’or en fusion que balance le soleil. Je suis entrains de cuire, mourir à petit feu. Je ne sens presque plus le regard des hommes me dévisager. Ou alors j’ai oublié qu’ils sont tous là me dévorer du regard pour les plus timorés, à me déshabiller pour les plus libidineux, à me mettre nue pour les plus audacieux. Mais nue, je le suis presque, presque autant que je suis bronzée, que je suis une femme, que je suis avachie sur le sable. Je voudrais bien me baigner, me mettre au fond de l’eau, mais je n’ai plus rien d’une sirène, baleine bleue échouée. Je voudrais, je crois bien, jouer avec ma pelle et mon sceau et faire des châteaux de sable. Une princesse aux seins d’argiles oppressée par la pression du soleil et les assauts des prétendants anonymes et invisibles qui pressent leurs regards là où personne ne devrait regarder. Je suis une princesse de 13 ans, oubliée sur la plage entre l’âge adolescent et la fraîcheur de l’enfance. Cent fois creuser le sable, cent trésors à trouver, cent grottes où se terrer ; mi-princesse mi-sirène je me laisse porter par les rouleaux de l’océan dans les yeux rivés aux horizons du mètre nageur.

Publié dans Divagations diverses

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