Jour # 880 le cul dans la bouteille
alcoolisé jusqu'à la moelle j'ai fais errer ma voiture entre les lignes floues et goudronnées qui m'éloignaient de ma couche, j'ai roulé ivre mort renversant les poubelles et frôlant les lumières urbaines jonchées sur leur échasses métallique. Je me suis arrêté devant une école maternelle vidée de sa chaire et j'ai pissé sur le mur pour nettoyer la pierre de toute la morve enfantine ; j'ai laissé ma crasse alcooliser maculer le mur et j'ai repris ma route navigant à vu entre l'oubli et l'espoir balayant les rues de la gomme échaudée de mes pneus. Je me rappelais de quand tu étais vivante la parfaite sainte nitouche qui fustigeait mes déviances avec tes beaux idéaux de pureté et de perfection ; tu fais moins ta maline le corps plein de vers dévorant ce qu'il reste de tes chaires ma charmante égérie. T'es morte comme une conne et dans quelques temps je t'aurai oublié, j'oublierai les fleurs sur ta tombe et j'irai boire avec d'autres égéries moins naïves et plus vivantes et il faudra bien ta photo dans le cadre de l'entrée que je serai bien obligé de dépoussiérer de temps en temps pour te sauver des limbes même si celle-ci te vont si bien