Jour # 1458 #lesgens

Publié le par #ceciestunblog

La complainte des crustacés. Hommes et femmes qui se vont à la plage. Les plaisirs estivaux mettent a mal ce que les corps comptent de pudeur. L'impossible envie des femmes de se présenter en sous-vêtements s'oublie pour se montrer en bikini. L'impassible hantise des hommes d'étaler leurs complexés s'éclipse. On met nu les enfants sur la plage. On se change à ciel ouvert. On retire sa robe sans se soucier de qui verra en dessous. On suppose virile de se cacher sous une serviette. On ignore avec le même aplomb l'érotisme des corps dévoilés et la vulgarité du disgracieux exposé. La convention est de se côtoyer, mais de ne pas s’observer. On ferme les yeux sur le grotesque et le bizarre. Il n'y a pas un seul comportement qui ne soit pas porteur d'une difformité de l'ego ou d'un dysfonctionnement du rapport au monde. Le sable enrayant ensemble des mécaniques de fuite habituellement développées par la population. On se réunit en masse sur la plage. On semble oublier que l'on se réunit sur une frontière comme des réfugiés en temps de guerre. Pour quelles raisons sommes-nous une population déplacée ? La plage est-elle une zone de non-droit où devraient intervenir les associations humanitaires pour y rétablir un semblant d'ordre conscient ? C'est donc cela l'esprit des vacances ? Se rendre sur le bord du pays parce que l'espace où l'on pose sa serviette est gratuit ? C'est cela les vacances ? S'accorder d'être soi sans pudeur ni complexes apparents tant que cela reste dans la zone littorale ? Ne pas donner l'impression de dévisager hommes, femmes, enfants mais n'avoir nulle part où échapper le regard ? C'est un mélange refoulé de gratuité, d'exhibition, de voyeurisme, de laisser aller, de tolérance morale et d'inactivité. Et cela suffit aux gens

Publié dans Chronique chaotidienne

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