Jour # 1259 la fin du monde
plus la date du 21 décembre approche et plus j’ai envie de croire à la fin du monde, je vais même dire que j’ai vraiment besoin de croire que le monde se meurt et qu’il va décéder ce 21 décembre ; il me suffit de regarder ma télévision, ou plus précisément pire, de regarder le journal télévisé de 20 heures/ 13 heures et de voir comment la société dans laquelle je nage, coule, surnage, me noie, patauge, barbotte aime montrer comment elle se vautre dans sa médiocrité pour appeler de mes vœux la fin de ce monde ; ce n’est ni la misère humaine, ni la souffrance, ni l’injustice qui me fait espérer que le monde s’arrêtait mais l’horrible manière que la communication a eu de dévoyer le langage. Journalistes, publicitaires et communicants nous inondent de leur médiocrité et mettent sous le feu de leurs projecteurs la vacuité d’autres personnes qui s’appliquent à rendre le monde plus absurde encore. Quand on regarde ce monde, je veux dire quand on le regarde en face avec le plus d’objectivité possible ou quand on se regarde le monde à soi comme on pourrait regarder son nombril et que l’on admet l’idée - certes, fort peu probable - que le monde va s’arrêter dans une quinzaine de jours, est-ce que la vacuité et la vulgarité des choses que l’on fait et qui occupent nos quotidiens ne nous sautent pas aux yeux ? Si nous devions disparaître dans 15 jours, nous n’envisagerions pas nos vies actuelles de la même façon alors est-ce que cela signifie que la seule chose qui fait que le sens de nos vies est tel qu’il est aujourd’hui c’est que nous avons le temps et que le temps rend acceptable que l’on s’enlise dans la médiocrité de nos non-ambitions bourgeoises ? Pourtant, on va tous mourir, je vous l’annonce chaque être vivant est voué à la mort, à plus ou moins longue échéance ; mais pourquoi nos morts programmée ne mettent pas en exergue le sens de nos vies de la même façon qu’une improbable fin du monde ?