Jour # 1251 salope chrétienne enculeuse de grosses nonnes socialistes ; insultez moi
aujourd’hui c’est devenu un fait, parfois une loi, souvent une règle, une convention qui suppose qu’elle est partagée par la majeure partie de la doxa et en tout cas souhaitée comme telle ; c’est sûr, c’est comme ça, c’est ainsi, aujourd’hui on ne peut plus user d’insultes stigmatisant la race, le sexe, l’orientation sexuelle, la religion, le physique, la couleur, l’appartenance politique, le rang social, le travail, le physique, l’intelligence, les névroses et je suppose que si l’on a choisi d’opter pour de pareilles interdictions c’est à juste titre, Mais alors que nous reste-t-il pour nous insulter ? La restriction grandissante de la nature de nos insultes témoigne-t-elle d’une volonté politique de faire disparaître définitivement l’insulte de notre vocabulaire et de nos libertés d’expression ? Je ne sais pas, d'autant plus que moi en matière d'insulte, j'y suis venu sur le tard, le très tard, j'ai longtemps eu une langue vertueuse et maintenant que je débride enfin et petit à petit ma langue, que je prends des libertés avec la chasteté, je me retrouve devant la contrainte à devoir canaliser ma langue parce qu'il n'est plus toléré d'user de pétasse lesbienne de pute nègre, de salope de chrétienne enculeuse de grosses nonnes socialistes et autres joyeusetés fleuries alors je suppose qu'il va falloir trouver ailleurs dans nos registres de langages des champs lexicaux à conquérir et à convertir à l'insulte jusqu'à ce que les stigmates de ces mots crus viennent vexer une énième putain de minorité à la con comme les femmes, les noirs ou les enfants qui se trouveront offusqués que l'on fasse référence à leur personne pour en insulter d'autre et je suppose qu'ainsi la langue opère son renouvellement alors afin que je puisse apprendre, insultez-moi bandes de cons - parce qu'on ne fera jamais rien de plus beau que le classique -