Jour # 1216 écrire des choses tristes c'est plus marrant qu'écrire des choses drôles

Publié le par #ceciestunblog

La voilà la vie, à minuit à la lisière du sous bois, assis sur le capot de la voiture garée dans un petit chemin de terre entrain de regarder ce ciel sans lune où ne brille que l'éclat des étoiles. On ne se dit pas grand chose, presque rien de nouveau, rien que l'on ne se soit déjà dit tout en évitant de se répéter des choses qui font mal pour mieux admirer l'instant. C'est moi qui ai conduis, elle qui m'a guidée. L'absence de la lune a rendu l'obscurité très dense et mon regard s'écrase sur ce rideau noir. L'immensité vertigineuse de ce ciel cristallin me rempli jusqu'au plus profond de moi. A côté de moi elle se redresse. « Je vais y aller. » Je me dresse à mon tour et la tôle du capot se déforme avec un bruit métallique qui résonne dans le silence. Je ne sais pas quoi lui dire, je lui souris en disant « d'accord, je vais rester un peu le ciel est beau ce soir ». Elle descend du capot, la suspension bouge un peu et je reste assis. J'entends à peine ses pieds sur le sol elle part calmement. L'obscurité a vite fait de la faire disparaître de ma vue mais je perçois encore un peu le bruit de ses pas qui crissent sur les pierres. Je me rallonge avec le ciel comme témoin. Je n'entends déjà plus rien que la nuit qui bruisse et soudain le lointain grondement. En quelques secondes il est là, il déchire l'air et fend la nuit d'un rai de lumière. Je ne tends pas l'oreille, je n'attends pas un cri, je sais qu'elle n'a pas crié quand le train l'a happée. C'est le hurlement métallique des freins qui lacère le silence qui me dit les choses. Je me redresse, je descends du capot. Je regarde dans la direction où elle est partie, je n'aperçois pas si loin la masse imposante du train qui s'arrête. Je remonte dans ma voiture, je ne veux pas rester là, je lui dois ce mystère. Si je reste sa famille, ses amis, ses proches, son petit ami tous voudront savoir, ils exigeront des explications, les mêmes qu'ils n'ont jamais su comprendre. Mon silence est le prix de leur véhémence à entendre sa souffrance. Entre condamner son choix ce qui supposer la laisser partir seule et accepter ce choix et l'accompagner j'ai fais le mien. Je repars et le chanteur reprend sa mélodie là ou il l'avait suspendu.

Publié dans Divagations diverses

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