Jour # 1024 ils ont tué ma fibre démocratique

Publié le par #ceciestunblog

cela va faire 15 ans que je possède le droit de vote, c’est peu et beaucoup à l’échelle d’une vie et ça fait autant de temps que je me sers de ce droit de vote. Je me rappelle qu’au départ voter c’était marrant et même grisant, c’était quelque chose de sérieux et en même temps ce geste citoyen portait une dimension épique. Je peux dire que je votais pour le plaisir charnel que procurait le fait de ressentir physiquement des idées et des valeurs prendre forme dans le réel ; généralement c’était sous la forme de tracts de campagne et de courriers électoraux parce qu’au début j’étais un chien fou qui votais pour la LCR, la Ligue Communiste Révolutionnaire. C’était beau comme nom, c’était grand, ça claquait dans le vent et ça tremblait du terme révolution. Et moi je trouvais ça fou de pouvoir donner corps à des élans révolutionnaires. Je votais révolutionnaire et je n’avais pas peur ; et plus tard naturellement sans forcer mon envie en 2002 j’ai eu le luxe de voter Jospin. Le luxe parce que l’histoire nous a rappelé que c’était un vote limité dans l’espace et dans le temps. Je suis un citoyen d’une grande banalité parce que je vote. Et cette année, en 2012, pourtant j’ai le vote paralysé par la peur. Pas la peur d’il y a dix pas parce qu’il y a dix ans je n’avais pas peur, pas peur de la démocratie pas plus que je n’avais peur de Le Pen et cette année non plus je n’ai ni peur de Le Pen - même si elle a changé de sexe - ni même peur que le peuple prenne une décision. Je pourrais avoir peur de l’avenir, peur de la fin du monde bien qu’aucun candidat maya ne se soit présenté cette année, ou même peur de la crise, mais ce n’est pas le cas, j’ai juste peur de faire un mauvais choix, un choix sans âme, sans passion, sans émotion. 2007 a eu raison de ce qu’il me restait de fougue et voter pour l’autre conne sans y croire ni ressentir la passion de la rose a fini d’enterrer ma fibre démocratique sous des monceaux de consensus. C’est le tour de force de l’héritage UMP PS nous faire voter par inertie consensuelle et non par flamme démocratique ou idéologique. Et je déteste ce sentiment de devoir voter par choix consensuel ; ça me troue le cœur et l’écœure dans le même temps, une dictature du consensus démocratique, le devoir avant la passion

 

# j’emmerde l’élection 2012 # révolution

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