Ma prose mes mots
Chaque jour un exploit
Chaque jour un échec
Tous les jours un freestyle, à chaque fois une poésie refoulée. Une prose en trompe l’œil mais la plume qu’elle soit retirée du cul ou de la cornée est toujours une arme à double tranchant même s’il n’y que sa pointe pour transpercer. Pas de roi Arthur pour ceux qui la lève, qui l’enlève et la brandisse dans les cieux ; faut coller la plus au papier pour faire ployer le réel sous les coups de butoir d’un élan poétique.
Pas de slam
Pas de beat
Pas de smatch
Le jeu c’est faire d’un set de mot l’étoffe d’une musicalité rythmée par le son des doigts qui frappent sur le clavier ; pas de piano, pas de synthétiseur, le pas à pas des cliquetis d’une machine qui n’est plus qu’à écrire. Mécanismes multitâches ramené à la plus ancienne après celle du calcule, la tâche cachée dans la langue, l’engrenage du langage.
Pas d’arrangement
Pas de rangement
Un peu de rage
Le reste c’est ce qui surnage dans le nuage du langage, la langue des dieux, des anges et des batailles au son du cor et des frappes sur la peau tendue des grosses caisses. Je remonte le déroulé du temps, j’ancre dans ses souvenirs nébuleux l’encrier de mes lignes noires qui se nimbent de sens lorsqu’on s’y attend le moins.