Obsolescence des aubes roses
La vie est dans le viseur, elle se déroule sous l’œil vitreux du videur à l'entrée qui est là pour trier les visiteurs et mettre en boîte la liberté qui sera dépensée sans compter. Il n’y a pas de vice à voir dans le triomphe de ceux qui entrent, juste quelques visses dans la charpente et sous le toit qui nous échappe à dieu. A l’abri de son regard les charmantes et les charmeuses serpentent entre nos plumes d'hirondelles ; libre. Toute la joie de l'innocence est cueillie puis elle est mise sous vide. C’est souple. C’est raide. Tous les rêves des temps perdus entre dinosaures et du jardin d'Eden sont étiquetés et mis en vente aux enchères de rombières bien en chair et en graisses saturées. Elles lèvent la main mais il n’y a pas de pavés envoyés dans les vitrines, pas de pavot dans les fumées. Les dimanches lisses se passent à la messe tandis que la semaine trépasse dans les enfers des dictatures invisibles. Nous vivons un monde sans génie, une société sans ingénues, c'est devenu le règne des ingénieurs qui conditionnent le devoir des géniteurs. Mais je ne manque pas de lancer l’opprobre sur les commerciaux qui sont là pour pousser à la vente. Pas de génie non, juste du devoir.