Les gardiens de mon art invisible

Ils et elles me regardent, voyeurisme de plastique, je parle des jouets, des figurines, chinés ici et chinés là et que je dissémine sur mon étagère comme des gardiens qui en plus d’agrémenter la décoration d’une touche néo kitsch, surveillent mes trouvailles et mes objets de cultures eux-aussi chinés pour la plus part. J’ai changé mon bureau de place, l’été arrive et avant lui le printemps et tant pis si je suis en ville j’ai tourné le bureau vers la fenêtre d’où je vois une rue, des toits et au loin des arbres et surtout du ciel. Et quand elle est ouverte je peux entendre couler la rivière. Mais j’en reviens à mes objets, ces figurines et jouets que j’aime chiner. Avec le bureau dans sa nouvelle position c’est-à-dire à angle droit de l’étagère je peux les voir d’autant mieux, je les regarde donc et je pense tout à la fois à Marcel Duchamp et à Andy Warhol. Si j’avais été l’un ou l’autre j’aurais pu poser là mes objets et les considérer comme de l’autre. Cette souris de l’espace avec son œil borgne, son bras robotisé et ses bottes de motard je pourrais la regarder comme une œuvre d’art, un après la Joconde, un fils des ready-made. Et je suis sûr qu’il y a un peu de cela dans mes yeux, je ne l’assume pas vraiment au jour de ma conscience mais c’est trop parlant à mon âme pour qu’elle ne partage pas cette idée. Une boîte de soupe, des boîtes de soupes, un range bouteille, et pourquoi pas un Pluto de l’espace ou un Picsou du passé ? Rien ne m’en empêche alors je vais le croire.

Art or Ready-made ou juste un jouet devant des lasers discs ?